Déchiffrer le code du succès financier
Une entreprise en démarrage ontarienne met le pouvoir des chiffres entre vos mains grâce à une application créée à l’aide d’étudiants en mathématiques de l’Université York.
Une entreprise en démarrage ontarienne met le pouvoir des chiffres entre vos mains grâce à une application créée à l’aide d’étudiants en mathématiques de l’Université York.
Comme le coût de la vie monte en flèche et que les revenus ne suivent pas, il n’est pas étonnant que les gens soient si angoissés par leur avenir financier.
Il s’agit là de quelque chose qu’on ne nous apprend pas à l’école. Néanmoins, nous disposerons bientôt d’une application pour remédier à la situation, grâce, en partie, à une nouvelle recherche menée à l’Université York et financée par Mitacs.
« La plupart des Canadiens n’ont pas d’outil pour optimiser leurs investissements et seuls les Canadiens les mieux nantis ont accès à des conseils financiers professionnels. Cependant, tout le monde a besoin d’un plan de retraite solide, » explique Michael Chen, PhD, professeur de mathématiques à l’Université York.À l’heure actuelle, aucun outil ne peut combiner vos options d’investissement et un parcours à long terme, explique Raphi Zaionz, président de Glencairn Financial qui travaille dans le monde des finances depuis 25 ans.
Pour remédier à la situation, des chercheurs financés par Mitacs, Jingyi Liu, Kosal Chhin et Ruimeng Yang, et supervisés par les professeurs Micheal Chen, PhD et Hongmei Zhu, PhD de l’Université York, ont créé MyGoals avec l’équipe de Glencairn. Ensemble, ils ont relié les objectifs des utilisateurs, comme la retraite et l’éducation, puis ont optimisé ces facteurs les uns par rapport aux autres.
Habituellement, la valeur des comptes financiers est maximisée séparément, et on n’accorde la priorité à aucun objectif. Une analyse sophistiquée d’un seul objectif est assez difficile, mais lorsqu’on relie ces objectifs à plusieurs variables, cette difficulté est exacerbée.
« Nous disposons des mathématiques et des connaissances pour créer ce logiciel, » précise Michael. « Une somme supplémentaire de 100 $ par mois pourrait faire une différence considérable dans la qualité de vie de quelqu’un. »
Établir les priorités pour favoriser le succès
L’aspect le plus difficile du succès financier personnel est la retraite. « Moins de 40 % des Canadiens possèdent un régime de retraite quelconque dans leur milieu de travail, » poursuit Raphi. Qui plus est, « la plupart des Canadiens ne connaissent pas le fonctionnement de programmes comme le Régime de pensions du Canada (RPC) et la Sécurité de la vieillesse (SV) ni les montants qui leur seront alloués. »
Pour résoudre la situation, MyGoals a été programmé de sorte à classer les comptes des utilisateurs en ordre de priorité en fonction des objectifs personnels. Il est possible de modifier les choix du programme afin de réaliser des gains immédiats, mais l’équipe s’est assurée que le logiciel fasse les meilleurs choix pour maximiser les résultats à long terme.
Il existe de nombreux ensembles de produits financiers, MyGoals aide donc à classer les objectifs en ordre de priorité et à optimiser les finances d’aujourd’hui pour de meilleurs gains, explique Raphi.
MyGoals fait des calculs différents
Les options de retraites (RPC, SV, REER, CELI, comptes d’épargne non enregistrés, etc.) représentent un « casse-tête énorme », précise Raphi. « Nous avons créé un modèle qui répond à toutes ces questions. »
Chaque étudiant a travaillé sur les calculateurs du programme séparément, mais ils ont travaillé en équipe à l’optimisation de la retraite. Jingyi a travaillé sur le calculateur du régime enregistré d’épargne-études, Ruimeng s’est attaqué au calculateur du régime enregistré d’épargne-retraite et au compte d’épargne libre d’impôt, alors que Kosal a créé les calculateurs du RPC et de la SV.
Ensemble, ils ont prouvé qu’il est possible d’optimiser malgré les silos. Cette réalisation à elle seule était un gros gain. Ils procèdent actuellement à la création du logiciel autour de cette preuve mathématique brevetable.
« Cet outil n’est pas seulement destiné aux gens bien nantis, » note Raphi. « Il s’adresse à la masse, à 99 % des personnes qui ne reçoivent pas l’aide dont ils ont besoin. J’aime penser que c’est un moteur d’espoir. Une planification financière optimale pour les gens ordinaires. »
L’application travaille fort pour votre argent
La retraite est l’objectif le plus difficile à atteindre. Ensuite viennent l’éducation, les dettes, l’assurance et les paiements forfaitaires, comme des vacances, si vous êtes chanceux.
Le logiciel met en lumière la façon d’atteindre ces objectifs au fil du temps, puis propose un plan à mettre en œuvre. Vous pouvez le modifier, mais il est difficile de contester des chiffres avec des mathématiciens.
Le logiciel MyGoals peut être transposé à d’autres plateformes et intégré à des applications, même celles de grandes banques. L’application sera offerte par l’entremise des services Web d’Amazon afin que d’autres puissent tirer profit du logiciel.
Une fois que l’équipe y aura ajouté d’autres fonctionnalités au cours de l’hiver, l’équipe s’attaquera aux recettes d’exploitation. Cela pourrait comprendre des offres de commerce électronique B2B et B2C, des programmes de monétisation pour enseigner l’optimisation mathématique, ainsi que des livres électroniques.
Néanmoins, ils continuent d’accorder la priorité à la facilité d’utilisation.
Selon Raphi, ce type de mathématique est plus complexe que n’importe quel dérivé sur lequel il a travaillé en finances. « Nous créons un moteur de Ferrari qui doit être aussi facile à manier qu’une Honda, » explique-t-il. « Nous ne voulons pas qu’ils foncent dans un mur. »
L’avenir semble lucratif
Par la suite, l’équipe optimisera la planification à long terme au cours des vingt prochaines années ou plus, en tenant compte de facteurs dynamiques et aléatoires qui se manifestent au fil du temps. « Ainsi, le programme sera plus robuste et pourra s’adapter aux changements futurs, » souligne Michael. « Les solutions doivent s’ajuster aux scénarios qui se modifient. »
Un premier produit MyGoal viable sera achevé à la fin de l’automne 2019, et, d’ici le printemps 2020, le progiciel devrait être mis en vente. « Moi-même je m’en servirai, » mentionne Michael. « Vous n’avez qu’à saisir vos chiffres, comme lorsque vous remplissez votre déclaration de revenus en ligne. Vous pouvez essayer différentes options et obtenir différents résultats. »
Mobilisation de la meilleure équipe
Michael a été impressionné par la diligence de l’équipe de Glencairn tandis que les étudiants se familiarisaient avec les finances. « Il s’agit d’étudiants étrangers : deux viennent de la Chine et un du Cambodge. Ils avaient besoin de nombreuses données contextuelles pour traduire la culture canadienne dans le logiciel. Dans d’autres régions du monde, l’argent vient de la famille. Ici, les finances sont plus individualistes. »
Michael, qui avait déjà travaillé avec Mitacs, estime que Mitacs était l’élément le plus important du projet. « Avant Mitacs, je ne pouvais pas travailler sur des projets du secteur privé, qui sont très importants pour les mathématiques appliquées et l’optimisation de la recherche. Nous avons même déjà publié des documents fondés sur de la recherche financée par Mitacs. »
Raphi est également ravi par l’équipe que Michael a mise sur pied. « Nous avons gagné à la loterie, » dit-il. « Les mathématiques sont extrêmement compliquées, et l’équipe a sans aucun doute déchiffré le code… Je suis en admiration devant ces jeunes. »
L’aspect le plus difficile de leur recherche a été l’optimisation de la SV, explique Jingyi Liu, principal étudiant des cycles supérieurs qui travaillait sur le projet de recherche MyGoals, et premier des trois étudiants à avoir été embauché par Glencairn.
L’équipe a réussi à optimiser le logiciel pour dénicher 1,1 % supplémentaire en revenu de retraite annuel par année, ce qui fait une grande différence pour quelqu’un qui a un revenu fixe. « Parfois, c’est plus que 1,1 %, et parfois, c’est moins, selon les chiffres que le client saisit », précise Jingyi. Les membres de l’équipe pensent qu’ils sont les premiers chercheurs en optimisation à réunir l’allocation, l’accumulation et le décumul pour créer une optimisation complète.
« La crise des retraites est devenue un problème majeur dans le monde, » note Jingyi. « Sans Mitacs, je n’aurais pas eu la chance de contribuer. »
En novembre, les trois étudiants seront embauchés par Glencairn. « Le groupe reste ensemble, » déclare Raphi. « Les stages Mitacs seront terminés à la fin du mois d’octobre et des lettres d’emploi datées du 1er novembre ont déjà été préparées pour chacun d’entre eux. »
Mais l’argent n’est pas seulement ce qui intéresse les étudiants, mentionne Raphi.
« Ils veulent créer un monde meilleur. »
Mitacs remercie le gouvernement du Canada de leur soutien à l’égard du programme de bourses de recherche Élévation dans cet article. À l’échelle du Canada, le programme Élévation reçoit également le soutien du gouvernement de l'Alberta, du gouvernement de la Colombie-Britannique, du gouvernement du Manitoba, du gouvernement du Nouveau-Brunswick, du gouvernement de la Nouvelle-Écosse, du gouvernement de l’Ontario, du gouvernement de l’Île du Prince Édouard, du gouvernement du Québec, du gouvernement de la Saskatchewan et du gouvernement de Terre-Neuve-Labrador.
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