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Août 2019

La hutte de rat musqué

Coup d'oeil
L’équipe

L’Université de la Saskatchewan, professeur Alex Wilson et les étudiants Globalink Debora Boratto et Mario Ribeiro

Le défi

Accéder à des cuisines et des salles de bain propres et accessibles en région éloignée

La solution

Une unité durable, de provenance locale qui comprend une toilette, une douche, une source de chaleur et une cuisine

Le résultat

Le projet de hutte de rat musqué soutient les événements communautaires et culturels et fait partie d’un but plus large de mettre fin à la crise du logement à laquelle les Premières Nations font face au Canada

Et ensuite?

Plus d’unités de huttes de rat musqué seront construites et des communautés des Premières Nations contribueront aux conceptions et créations futures

Les toilettes chimiques et les cabines de douche de location peuvent être coûteuses, nuisibles à l’environnement et non disponibles dans les régions nordiques. Des membres de la Nation des Cris d’Opaskwayak, de même que la professeure Alex Wilson de l’Université de la Saskatchewan et son équipe, souhaitent résoudre ce problème d’accessibilité en faisant appel aux connaissances et aux ressources des Autochtones. Ils abordent le problème omniprésent que représente la crise du logement autochtone en créant une solution à l’intérieur même de la communauté autochtone et en s’inspirant d’un concept pertinemment appelé « hutte de rat musqué ».

Connu également sous le nom de Wachusko weesti, le projet de la hutte de rat musqué a pour but de concevoir un prototype quatre saisons durable et assemblé localement comprenant une toilette à compostage, une douche/sauna, une source de chaleur, une source d’énergie (solaire et éolienne) et une cuisine.

D’où vient le nom de « hutte de rat musqué »? Madame Wilson explique : « Les Canadiens connaissent bien le vaillant castor, symbole du Canada. Bien qu’il soit moins connu, le rat musqué est un cousin du castor tout aussi travaillant et persévérant. » Les rats musqués jouent un rôle de premier plan dans l’écosystème des régions nordiques du Canada, au même titre que l’accès à de l’eau potable et à des toilettes représente un aspect vital de tout rassemblement communautaire. Les rats musqués sont également importants dans la cosmologie crie et dans l’histoire de l’évolution de ce peuple.

Mario Neto, étudiant en architecture, et Debora Boratto, étudiante en génie environnemental, deux stagiaires de recherche du programme Mitacs Globalink du Brésil, ont plongé dans ce projet. L’étudiante demeure dans la réserve de la Nation des Cris d’Opaskwayak au Manitoba, où l’on construit le prototype de la hutte, et apprend la langue crie avec l’aide des aînés de la communauté.

Selon Debora, « Chaque jour ici, je réalise que ce n’est pas simplement un projet. C’est un mode de vie. Je ne me rends pas chaque jour à un bureau ou à une classe d’université. Je vis ce projet tous les jours, ce qui est fabuleux. Je n’assimile pas seulement des compétences techniques, j’apprends de ce peuple des Premières Nations des leçons qui sont des enseignements pour la vie. »

Les deux étudiants s’occupent d’aspects relativement différents de ce projet et leurs stages ont été conçus en fonction de leur personnalité et de leur spécialité universitaire. Debora se concentre sur le système de filtration de l’eau de la hutte de rat musqué afin que l’eau soit potable, tandis que Mario a créé à l’aide d’un ordinateur des représentations de la hutte. Il travaille également sur la conception des marches à l’extérieur de la hutte, puisque l’accessibilité pour chacun des membres de la communauté constitue une valeur fondamentale de ce projet.

Autre principe essentiel de ce projet, il faut prioriser et respecter les ressources locales et les connaissances autochtones. Comme le dit Mario, « Cette perspective doit être à la base de tout projet ayant pour but de contrer l’itinérance. »

En plus de perfectionner leurs compétences techniques dans leur domaine respectif, les étudiants de Mitacs ont aussi acquis une expérience unique en gestion de projets et en résolution de problèmes. « Ils doivent vraiment planifier et faire preuve de débrouillardise, explique madame Wilson. S’ils ont besoin de quelque chose pour le projet sur lequel ils travaillent, ils ne peuvent pas aller au magasin et l’acheter. L’identification d’un problème et l’élaboration d’une solution pour le régler sont des compétences essentielles pour les ingénieurs et les architectes, et en travaillant sur ce projet et en vivant dans une région rurale, Mario et Debora assimilent sur le terrain des connaissances liées à la résolution de problèmes. »

Lorsqu’on lui demande quel sera le résultat de ce projet à la fin du stage des étudiants, madame Wilson souligne que le projet de la hutte de rat musqué se poursuivra dans l’optique plus globale de mettre fin à la grave crise du logement qui frappe les peuples des Premières Nations au Canada.

L’objectif plus vaste du projet de la hutte de rat musqué consiste à apporter un soutien aux événements communautaires et culturels et, en définitive, à corriger les problèmes systémiques d’accès à de l’eau potable et à un logement en misant sur des solutions proposées par les communautés autochtones.

Le projet de la hutte de rat musqué est partiellement financé par une subvention Connexion du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH). La subvention a permis au professeur Wilson de rassembler des personnes de plusieurs Premières Nations afin qu’elles puissent aider à la conception et à la construction, et a aussi permis à l’équipe d’apprendre du processus collaboratif ainsi que de la pédagogie d’Une maison, plusieurs nations.

Même si ce prototype est construit dans la réserve de la Nation des Cris d’Opaskwayak au Manitoba, madame Wilson espère que les membres de différentes communautés des Premières Nations se réuniront et participeront à la conception et à la construction d’autres huttes de rat musqué. De nombreuses Nations peuvent échanger des connaissances entre elles et mettre en application l’idée de la hutte de rat musqué dans leurs propres communautés, facilitant ainsi l’accès pour tous les membres de la communauté afin qu’ils puissent participer pleinement aux rassemblements communautaires.


Mitacs tient à remercier le gouvernement du Canada ainsi que le gouvernement de l’Alberta, le gouvernement de la Colombie-Britannique, le gouvernement du Manitoba et le gouvernement du Québec pour leur soutien au programme Stage de recherche Globalink. De plus, Mitacs a le plaisir de travailler avec les partenaires internationaux suivants pour soutenir Globalink : Universities Australia; Universidade de São Paulo du Brésil; China Scholarship Council; Campus France; Deutscher Akademischer Austauschdienst (DAAD); le gouvernement de l’État de Guanajuato, EDUCAFIN et Tecnológico de Monterrey du Mexique; Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique, des Technologies de l’Information et de la Communication de la Tunisie et Mission universitaire de Tunisie en Amérique du Nord; et Fondation ukrainienne canadienne de Taras Shevchenko.


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