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Décembre 2021

Prix Mitacs pour une étudiante et sa recherche de maîtrise sur les reines de Bohême

Coup d'oeil
La stagiaire

Sophie Charron, étudiante à la maîtrise au Centre d’études médiévales de l’Université de Toronto, au Canada.

Accueillie par

David Kalhous, Ph. D., Département des sciences historiques auxiliaires et des études en archivistique, Université Masaryk, République tchèque.

La recherche

Alors que les dirigeantes ont toujours de la difficulté à obtenir la même reconnaissance que leurs homologues masculins, le travail de Sophie Charron porte sur le rôle important des reines et des femmes de la noblesse du royaume de Bohême, mettant ainsi en lumière les contributions considérables souvent ignorées que les femmes au pouvoir ont apportées tout au long de l’histoire. Cette recherche très originale offre non seulement une nouvelle perspective féministe sur la royauté en Europe centrale, mais elle ouvre également un volet de l’histoire de l’humanité jusqu’alors négligé.

Une chercheuse de l’Université de Toronto participant au programme Bourses de recherche Mitacs Globalink remporte un prix Mitacs pour sa recherche originale sur la monarchie de Bohême, mettant en lumière le rôle important des reines médiévales et leurs contributions souvent ignorées dans les domaines de la politique et de la culture.

L’intérêt que Sophie Charron portait aux reines de l’Europe lorsqu’elle était enfant l’a poussée à entreprendre une maîtrise en études médiévales. Menée sous la supervision du professeur Shami Ghosh du Centre d’études médiévales de l’Université de Toronto, la recherche très originale de Sophie Charron porte sur les reines et les femmes de la noblesse de Bohême à l’époque médiévale. 

Pour approfondir sa recherche, elle a participé au programme Bourses de recherche Mitacs Globalink. Grâce à ce programme, elle s’est rendue en République tchèque pendant six mois pour poursuivre ses études à l’Université Masaryk, sous la supervision de David Kalhous, Ph. D. Pendant qu’elle était à l’étranger, Sophie Charron a étudié les quatre épouses de Charles IV, empereur du Saint-Empire et roi de Bohême, en commençant par sa troisième épouse, Anne de Schweidnitz, qui, jusqu’à maintenant, avait été ignorée dans la plupart de la documentation spécialisée dédiée à cette période de l’histoire. 

Au cours de la période où elle a étudié avec David Kalhous à l’Université Masaryk en République tchèque, la chercheuse a examiné de nouvelles sources d’information ainsi que des documents existants pour regarder de plus près les contributions politiques et culturelles des reines de Bohême à l’époque médiévale. 

Même si elle devait étudier les quatre épouses de Charles IV, Blanche de Valois, Anne du Palatinat, Anne de Schweidnitz et Élizabeth de Poméranie, une lettre destinée à Anne de Schweidnitz rédigée par Francesco Petrarca, érudit et poète de la Renaissance en Italie communément appelé Pétrarque, l’a particulièrement intriguée. Cette lettre donnait un bon aperçu de la vie de l’impératrice à la cour. Sophie Charron a passé au peigne fin des livres, des archives, des églises et des statues afin de trouver des indices qui pourraient apporter davantage d’éclairage sur l’éducation, les croyances politiques et l’influence d’Anne pendant l’âge d’or de Prague. 

Les recherches précédentes décrivaient Anne de Schweidnitz comme un « ornement de la cour » et « une belle femme-enfant capricieuse ». Cette lettre a permis à Sophie Charron de présenter une histoire plus inclusive, précise et nuancée au sujet de Anne de Schweidnitz et de sa vie, non seulement en tant qu’impératrice, mais aussi en tant que mère et épouse. 

Une perspective féministe 

En mettant l’accent sur des histoires inédites à propos des rôles politiques et culturels importants des reines au 14e siècle en Europe centrale, cette recherche offre une perspective féministe unique qui aide à combler l’écart entre les sexes dans les recherches sur l’époque médiévale. 

« Il y a tant de choses à dire sur la contribution des reines de Bohême selon les documents et les preuves dont nous disposons. Le problème vient du fait que personne ne s’est donné la peine de le faire », explique Sophie Charron. Elle soutient qu’étant donné que les reines se sont heurtées à des obstacles dans l’exercice de leur pouvoir, souvent, elles l’ont exprimé différemment des hommes, mais la façon dont elles ont manifesté leur autorité mérite une analyse aussi rigoureuse que celle qui a été appliquée à l’histoire du leadership masculin. 

En effet, il n’y a pratiquement aucun écrit au sujet des femmes d’un des rois les plus importants de Bohême jusqu’à maintenant. « Des preuves laissent-elles entendre que les femmes de cette famille royale se sont servies de leurs ressources pour participer aux activités politiques, de mécénat et de propagande de l’époque? Qu’elles avaient leur personnalité, commandé des manuscrits et des saints patrons? La réponse est très clairement oui », affirme-t-elle. 

Grâce à cette recherche importante, Sophie Charron espère exposer les points de vue des reines de la fin de l’époque médiévale, alors que les dirigeantes d’aujourd’hui ont toujours de la difficulté à obtenir la même reconnaissance que leurs homologues masculins. Son objectif est de remettre en question les hypothèses existantes au sujet du pouvoir et notre perception à l’égard des sexes et de l’inclusivité en politique. 

Et ensuite? 

Sophie Charron est redevable envers le programme Bourses de recherche Mitacs Globalink qui a créé les conditions idéales pour poursuivre l’objectif qu’elle chérissait depuis toujours, soit mener des recherches sur l’histoire médiévale en République tchèque. « Le programme Bourses de recherche Mitacs Globalink m’a permis de réaliser mon rêve. C’était une merveilleuse expérience de découverte de soi et de découverte intellectuelle qui m’a aidé à confirmer que c’était ce que j’avais envie de faire pour le reste de mes jours », assure-t-elle. 

Elle prévoit à terme publier une biographie historique au sujet des épouses de Charles IV de Bohême. Néanmoins, pour l’instant, elle se consacre à sa recherche qui devrait non seulement avoir une incidence durable sur l’étude de l’histoire médiévale, mais aussi dans le domaine des études sur le genre. 

Choisie parmi des milliers de chercheuses et chercheurs, Sophie Charron est l’une des huit personnes qui ont remporté un prix Mitacs en 2021. Sa recherche très originale lui a permis de remporter le Prix Mitacs pour innovation exceptionnelle — international, prix qui lui a été remis durant une cérémonie qui a eu lieu à Ottawa le 23 novembre 2021. 


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