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Mai 2020

Un stagiaire cherche à protéger la propriété intellectuelle liée au développement d’un vaccin contre la COVID-19

Coup d'oeil
L’équipe

Le stagiaire de Mitacs Accélération Henri Lajeunesse et ses professeurs superviseurs Grégoire Leclair, Ph. D. et François-Xavier Lacasse, Ph. D. de l’Université de Montréal, ainsi que Martin Bonenfant de l’organisme partenaire Medicago.

Le défi

Les entreprises biopharmaceutiques doivent identifier les questions de propriété intellectuelle liées au développement de vaccins afin d’atténuer les risques de contrefaçon de brevet.

La solution

Analyser les brevets de produits biopharmaceutiques, tels que le vaccin contre la COVID-19, permet d’identifier les risques de potentielles contrefaçons dans le cadre de la fabrication, du développement et de la commercialisation du produit. Ces aspects différencient de nombreux produits biopharmaceutiques similaires de ceux de la concurrence.

Le résultat

La recherche a examiné les composantes technologiques et scientifiques impliquées dans le développement du vaccin antigrippal Q-VLP susceptibles d’être appliquées au développement d’un vaccin contre la COVID-19 afin de permettre une production et une distribution plus rapides.

Et ensuite?

Par l’entremise de sa plateforme de développement de vaccins, Medicago utilisera l’intelligence artificielle afin d’optimiser la production de vaccins.

Alors que des entreprises comme Medicago commencent à développer des vaccins efficaces, les aspects en lien avec la distribution du produit commencent également à susciter l’attention.

Selon l’Agence de la santé publique du Canada, on compte un total de 71 486 cas de COVID-19 au 13 mai 2020, dont 83 % en Ontario et au Québec, des provinces qui déplorent à elles deux 92 % du nombre total de décès au pays. Avec un taux de mortalité de 3,4 %, la COVID-19 a créé une demande sans précédent — et croissante — de vaccin.

L’entreprise pharmaceutique Medicago figure parmi les sociétés qui tentent de répondre à ce besoin de vaccin. Elle utilise une nouvelle technologie de fabrication basée sur les plantes et les pseudo-particules virales (VLP). Medicago met actuellement au point un vaccin qui a le potentiel de favoriser la production d’anticorps et, contrairement aux systèmes de culture cellulaire, les systèmes à base de plantes ne requièrent pas de conditions de croissance ou d’entreposage complexes.

Alors que des entreprises comme Medicago commencent à développer des vaccins efficaces, les aspects en lien avec la distribution du produit commencent également à susciter l’attention. C’est pourquoi le stagiaire Mitacs Accélération Henri Lajeunesse et ses professeurs superviseurs Grégoire Leclair, Ph. D. et François-Xavier Lacasse, Ph. D. de l’Université de Montréal, se sont associés à Medicago afin d’évaluer les risques, tels que la protection des brevets, les marques de commerce et l’homologation liés à la propriété intellectuelle (PI) du développement d’un vaccin.

Du laboratoire à la pharmacie

À mesure que la création de vaccins devient plus complexe, la PI évolue également, de la simple protection de nom à l’inspection détaillée des différentes étapes de recherche et développement (R-D). Analyser les risques ayant trait à la PI implique d’examiner la liberté d’exploitation ou de réaliser des recherches d’antériorités, en se concentrant sur les documents de brevets susceptibles de présenter un risque d’infraction. La principale raison d’envisager une étude de liberté d’exploitation est de tenter d’éviter les conséquences juridiques d’une infraction de brevet.

« Les études de liberté d’exploitation de brevet peuvent être extrêmement avantageuses à plus d’un titre. Elles peuvent aider à guider les décisions de l’entreprise en apportant des renseignements en matière de veille concurrentielle et à évaluer les risques liés à la R-D et aux investissements de capitaux. Elles peuvent également constituer une base de défense en cas d’allégation de contrefaçon de brevet délibérée », explique Henri Lajeunesse.

Avant de réaliser tout investissement supplémentaire majeur, il est important d’analyser ces processus afin d’éviter d’engager la responsabilité d’actionnaires tiers, ce qui peut rendre plus complexe la commercialisation et la distribution d’un vaccin capable de sauver des vies. Étant donné que le développement de produits biopharmaceutiques nécessite des investissements considérables, la récupération des coûts élevés de production et de fabrication dépend de la capacité à maintenir une exclusivité commerciale et à créer une concurrence des prix.

« Une action en contrefaçon est catastrophique pour les produits biologiques. Si une entreprise invalide un brevet essentiel à la défense d’un médicament, il est possible que ce produit ne puisse pas être commercialisé et proposé au public. Dans le cas des vaccins, de nombreuses entreprises utilisent des antigènes similaires afin d’empêcher une infection spécifique en immunisant la population. Ce qui différencie ces entreprises, ce sont leur technologie et leurs méthodes », affirme-t-il.

La recherche d’Henri Lajeunesse examine les manières dont les entreprises biopharmaceutiques atténuent les risques de contrefaçon une fois le produit sur le marché en analysant les lois qui protègent les produits biologiques comme les vaccins, ainsi que la façon dont certains médicaments biopharmaceutiques soulèvent des questions de PI spécifiques comparativement au développement de médicaments traditionnels à petites molécules.

« La méthodologie utilisée pour réaliser ce type d’analyse nécessite une rigueur intellectuelle considérable puisqu’il s’agit d’être capable de manipuler des concepts scientifiques et juridiques complexes. Cette dynamique souligne l’importance du travail d’équipe, car plusieurs perspectives peuvent dériver d’un même risque. »

Une expérience interdisciplinaire

Grâce à ce stage, Henri Lajeunesse a acquis des compétences professionnelles inestimables en raison de la nature multidisciplinaire du projet. En associant des connaissances scientifiques et juridiques, il a acquis une connaissance plus avancée de l’industrie biopharmaceutique locale et internationale tout en faisant progresser la santé publique.

« Ce projet de recherche me tient personnellement à cœur, car il m’a permis de participer concrètement à la protection et à l’amélioration du travail de scientifiques et de chercheurs de haut rang grâce à une vision innovante qui permet d’offrir de meilleures solutions et de répondre efficacement à des problématiques de santé publique. »

Henri Lajeunesse étant étudiant en droit pharmaceutique à l’Université de Montréal, sa recherche lui a permis d’enrichir ses études universitaires en lui ouvrant des débouchés professionnels dans deux domaines d’études distincts : le droit et la science. Avec un baccalauréat en droit et un baccalauréat en science spécialisé en reconnaissance biologique de l’Université Laval, son parcours universitaire associé à son stage Accélération lui offrent une expérience unique et une occasion d’affiner son expertise dans un domaine d’intérêt spécifique.

« Je crois fondamentalement que la science et la reconnaissance de l’innovation qu’elle transmet peuvent constituer des vecteurs de transformation sociale pour nos sociétés. C’est cette conviction qui m’a mené à poursuivre cette recherche chez Medicago, une entreprise qui repousse les limites de la science tout en répondant de manière appropriée et efficace aux problèmes de santé publique, en particulier en ces temps de pandémie. »

À bien des égards, ce sont les efforts combinés de scientifiques, de chercheurs et de professionnels juridiques qui rendent possible la lutte contre les pandémies telles que la COVID-19. En analysant le processus de PI pour des produits biologiques actuels ou futurs, Henri Lajeunesse et son équipe jouent un rôle essentiel pour faire avancer la société moderne vers une collectivité plus saine et plus sécuritaire.

« Il existe à n’en pas douter un lien personnel entre cette vision et la pandémie actuelle de COVID-19 qui, malgré les conséquences sur nos populations et nos économies, démontre l’importance donnée au monde des sciences et de ses innovations. L’appui de Mitacs va au-delà d’un simple financement et, selon moi, aide à établir des ponts de relations d’une valeur inestimable pour les carrières des stagiaires », affirme Henri Lajeunesse.


Les programmes de Mitacs sont financés par plusieurs partenaires à travers le Canada. Nous remercions le gouvernement du Canada, le gouvernement de l’Alberta, le gouvernement de la Colombie-Britannique, Research Manitoba, le gouvernement du Nouveau-Brunswick, le gouvernement de Nouvelle-Écosse, le gouvernement de l’Ontario, Innovation PEI, le gouvernement du Québec, le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies, le gouvernement de la Saskatchewan et le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador de nous aider à favoriser l’innovation et la croissance économique partout au pays.

Avez-vous un défi d’affaires qui pourrait bénéficier d’une solution de recherche? Si tel est le cas, contactez Mitacs aujourd’hui pour discuter d’occasions de partenariat : BD@mitacs.ca