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Août 2021

Une stagiaire travaille à un dispositif qui dépiste des agents pathogènes des tiques

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La stagiaire

Indumathi Prakash, 21 ans, étudiante de premier cycle en biologie à l’Université Harvard, États-Unis.

Accueillie par

Robert Colautti, Ph. D., professeur agrégé d’écologie et de génomique évolutive, Université Queen’s.

La recherche

Alors que les gens vont à l’extérieur en été et que l’on s’inquiète de la propagation de la maladie de Lyme par les tiques, cette équipe conçoit un dispositif innovant pour un dépistage rapide des agents pathogènes et pour tenter de réduire le temps de diagnostic de plusieurs jours à quelques heures. Cette recherche fait partie d’un projet  visant à éliminer les diagnostics erronés de la maladie de Lyme, qui peuvent conduire à des symptômes chroniques débilitants ou à la surprescription d’antibiotiques et, en fin de compte, à l’apparition de bactéries résistantes aux antibiotiques.

Une stagiaire de recherche Mitacs Globalink de Harvard travaille avec un laboratoire de l’Université Queen’s à la conception d’un dispositif novateur permettant de dépister rapidement les agents pathogènes qui peuvent causer la maladie de Lyme alors que le problème des tiques en Ontario s’aggrave.

Indumathi Prakash, 21 ans, étudiante de premier cycle à l’Université Harvard, travaille à distance depuis chez elle sous la direction de Robert Colautti, Ph. D., qui dirige un laboratoire de l’Université Queen’s consacré à l’étude de la génétique et des invasions biologiques. Indumathi participe à la mise au point d’un dispositif inédit permettant d’extraire et de purifier rapidement sur le terrain l’ADN des tiques dans le cadre d’un projet de détection rapide des agents pathogènes par séquençage génétique sur place.

Cette recherche fait partie d’un projet plus vaste (myLyme.ca) visant à éliminer les diagnostics erronés de la maladie de Lyme en intégrant l’historique personnel des patients aux outils de pointe servant au séquençage de génome et aux calculs.

Le dispositif conçu par Indumathi piège une tique dans un petit récipient et extrait à l’aide d’une seringue spéciale son ADN, qui peut ensuite être utilisé dans une trousse de test rapide pour identifier des agents pathogènes précis ou dans un séquenceur de gènes portatif pour caractériser le microbiome en entier. Cette approche devrait permettre une identification positive des bactéries nocives en quelques heures, alors qu’il faut généralement entre 24 et 48 heures pour envoyer les tiques présumées porteuses de maladies dans un laboratoire pour analyse.

« L’idée de base est que, lorsqu’une personne est mordue par une tique porteuse d’une maladie, plus vite elle est traitée, meilleurs sont les résultats », explique Robert Colautti, qui précise que l’objectif à long terme du projet est de rendre possible l’analyse des tiques dans un environnement de terrain, comme une clinique médicale ou un hôpital.

Comme les tiques du chevreuil sont de plus en plus nombreuses en Ontario, le gouvernement provincial recommande aux gens de vérifier leur peau et leurs vêtements après avoir passé du temps à l’extérieur, car les parasites restent généralement attachés à la peau après la morsure pendant une période pouvant aller jusqu’à 10 jours.

Si une personne en découvre une, on recommande de l’enlever délicatement avec une pince à épiler et de la mettre dans un contenant scellé au congélateur pour l’envoyer ensuite pour analyse. Un traitement courant pour une personne mordue par une tique infectée est une forte dose d’antibiotiques.

Un diagnostic rapide pour éviter l’administration d’antibiotiques et l’augmentation de la résistance des bactéries

Selon M. Colautti, le problème est que certains médecins attendent trop longtemps avant de traiter une infection, alors que d’autres prescrivent des antibiotiques par mesure de précaution plutôt que d’attendre les résultats de laboratoire pour confirmer la présence de la maladie de Lyme.

« Une forte dose d’antibiotiques a du sens du point de vue du traitement d’un patient individuel, mais si finalement vous n’avez pas été infecté, cela soulève des inquiétudes quant à l’utilisation excessive d’antibiotiques et à la possibilité de favoriser l’évolution de bactéries résistantes aux antibiotiques dans l’environnement », explique-t-il. « Notre objectif ultime est de fournir un outil de dépistage des tiques au point de service afin que les médecins disposent des renseignements nécessaires pour prendre la meilleure décision pour le patient sur le moment. »

Cette nouvelle approche, qui s’inscrit dans le cadre d’une collaboration plus large entre des spécialistes des sciences naturelles, de la santé et des sciences sociales, appelée le projet MyLyme (myLyme.ca), facilitera également le dépistage rapide des tiques dans d’autres endroits comme les parcs, les propriétés privées ou les cliniques vétérinaires, afin d’évaluer plus précisément les risques qu’elles présentent.

« La maladie de Lyme est un problème qui s’aggrave au Canada et nous en apprenons encore sur le sujet », fait remarquer M. Colautti. « Pour l’instant, nous testons régulièrement des tiques en laboratoire pour les agents pathogènes connus, mais il est également possible que de nouveaux agents pathogènes soient introduits et cette approche nous aidera également à les identifier rapidement. »

Un stage international dans le confort de son foyer

Indumathi est l’une des 1 075 étudiantes et étudiants de l’Allemagne, du Brésil, de la Chine, des États-Unis, de la France, de Hong Kong, de l’Inde, du Mexique, du Royaume-Uni, de Taïwan, de la Tunisie et de l’Ukraine qui prennent part au programme Stage de recherche Mitacs Globalink cet été pour aider à résoudre des problèmes complexes d’une gamme de secteurs, allant des soins de santé et du bien-être à l’environnement en passant par la robotique et la technologie.

Conçu afin de favoriser les liens de recherche internationale et stimuler l’économie du Canada, le stage de 12 semaines comprend habituellement un déplacement vers le Canada pour travailler aux côtés de chercheuses et chercheurs au pays, toutefois, en raison de la pandémie de COVID-19, le programme de cet été se réalise à distance.

Le stage d’Indumathi s’inscrit dans le cadre d’un partenariat entre Mitacs et Fulbright Canada, signé en 2019, qui amènera jusqu’à 75 finissantes et finissants de premier cycle des États-Unis sur une période de trois ans à effectuer de la recherche au Canada grâce au programme Mitacs Globalink.

Une expérience personnelle de la maladie de Lyme qui l’incite à faire de la recherche

Malgré la distance, Indumathi affirme que la possibilité de participer au programme lui permet de relever de nouveaux défis scientifiques. Après avoir reçu un diagnostic de la maladie de Lyme dans son enfance, elle s’intéresse aussi personnellement à la prévention des maladies transmises par les tiques.

« Malheureusement dans mon cas, j’ai souffert d’arthrite pendant six ans, conséquence de la maladie de Lyme. Cette expérience m’a fait réfléchir à ce que je pouvais faire pour éviter que cela n’arrive à d’autres », explique Indumathi. « C’est vraiment génial de travailler sur un problème qui me permet de sortir des sentiers battus et de faire preuve de créativité. »
 
Bien qu’elle préférerait vivre l’expérience du Canada, Indumathi communique chaque semaine avec ses pairs du laboratoire de l’Université Queen’s au moyen d’appels vidéo. Ils produisent des prototypes par impression 3D pour les tester, et lui font part de leurs commentaires afin qu’elle puisse améliorer la conception. L’objectif est de mettre au point un prototype de dispositif d’ici la fin de son stage en août.

Selon son superviseur, le programme a contribué à améliorer les résultats de la recherche. Cela lui a également permis d’établir un réseau virtuel avec d’autres étudiantes et étudiants participants au programme Globalink dans le monde entier.

« Le programme Mitacs Globalink est un excellent moyen de faire connaître auprès des étudiantes et étudiants du Canada des chercheuses et chercheurs de haut niveau de différentes régions du monde qui apportent à leurs travaux des perspectives et des expériences de vie différentes », souligne M. Colautti. « La possibilité de collaborer avec des étudiantes et étudiants parmi les plus brillants, les plus créatifs et les plus énergiques du monde nous aide à atteindre plus rapidement nos objectifs de recherche. »


Les programmes de Mitacs sont financés par plusieurs partenaires appréciés à travers le Canada. Nous remercions le gouvernement du Canada, le gouvernement de l’Alberta, le gouvernement de la Colombie-Britannique, Research Manitoba, le gouvernement du Nouveau-Brunswick, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse, le gouvernement de l’Ontario, Innovation PEI, le gouvernement du Québec, le Fonds de recherche du Québec — Nature et technologies, le gouvernement de la Saskatchewan, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador et le gouvernement du Yukon de nous aider à favoriser l’innovation et la croissance économique partout au pays.

Nous sommes également reconnaissants envers nos partenaires internationaux. En 2021-2022, Mitacs est heureux de travailler avec des partenaires en Allemagne, en Australie, en Belgique, au Brésil, en Chine, en Colombie, en Corée, aux États-Unis, en France, à Hong Kong, en Inde, en Israël, au Japon, au Mexique, au Royaume-Uni, à Singapour, à Taïwan, en Tunisie et en Ukraine pour soutenir le programme Globalink (voir la liste complète des partenaires des programmes Stage de recherche Globalink et Bourse de recherche Globalink).

Avez-vous un défi d’affaires qui pourrait bénéficier d’une solution de recherche? Si tel est le cas, contactez Mitacs aujourd’hui pour discuter d’occasions de partenariat : BD@mitacs.ca