La COVID-19 a bouleversé nos modes de vie et l’histoire a prouvé que les pandémies peuvent également entraîner de graves crises économiques. Les chefs de file de l’économie et les décideurs politiques devraient se tourner vers le passé pour observer le comportement de l’économie durant et après les précédentes épidémies ou crises financières afin d’élaborer les politiques d’atténuation et de reprise les plus efficaces possibles dans le contexte actuel.
Plusieurs études et rapports de recherche ont révélé les points clés ci-dessous.
• Un rapport du NBER (National Bureau of Economic Research) examine les effets des politiques de confinement des infections dans le cadre de la pandémie de 1918-1920 sur l’économie de l’époque. Cette recherche a conclu que l’abandon prématuré des politiques de confinement entraîne une reprise économique initiale, mais que la hausse du taux d’infections qui en découle provoque ensuite une nouvelle récession plus problématique.
• Par ailleurs, dans un rapport de 2010 qui établissait des parallèles entre le krach boursier de 1929 et la crise économique de 2008, le NBER concluait que les politiques publiques mises en œuvre suite à ces événements ont déterminé la rapidité et l’efficacité du redressement des économies.
• Une autre analyse de la pandémie de 1918 préparée par le SSRN (anciennement le Social Science Research Network) a examiné le rôle des finances et du système bancaire dans l’atténuation de la gravité du déclin de l’offre et de la demande.
• Dans un rapport de 2007, la banque de la Réserve fédérale de St. Louis concluait que les pandémies avaient des effets économiques à court terme et que l’impact des perturbations économiques sur les entreprises variait selon les secteurs. Par exemple, les entreprises de services ont souffert, tandis que celles spécialisées dans les produits de soins de santé ont enregistré une augmentation de leurs revenus.
• Le Economic Innovation Group a étudié l’impact de la récession de 2009 sur les entreprises en démarrage et les PME. Il en a conclu que trois éléments n’avaient jamais retrouvé leurs niveaux précédents : 1) le taux d’entreprises en démarrage; 2) la création de nouvelles banques; et 3) les prêts aux petites entreprises.
• Dans un rapport de 2010, la Harvard Business Review a analysé les stratégies de redressement des entreprises qui ont survécu à la récession de 2007-2009. Ses conclusions révèlent que celles qui ont le mieux surmonté la crise sont celles qui ont apporté des changements opérationnels et réduit leurs coûts de manière ciblée afin d’optimiser leur efficacité.
Les [entreprises] qui ont le mieux surmonté la crise sont celles qui ont apporté des changements opérationnels et réduit leurs coûts de manière ciblée afin d’optimiser leur efficacité.
De quoi les entreprises ont-elles besoin pour survivre et prospérer durant la pandémie de COVID-19 et au-delà?
1. Des stratégies globales.
Privilégier les interventions de grande envergure aux approches fragmentaires peut changer la donne, en particulier si elles sont accompagnées de ressources conséquentes et de solutions politiques innovantes. Il s’agit d’un élément essentiel pour maintenir le niveau de vie des populations affectées et pour stimuler une reprise basée sur la demande.
2. Une approche ciblée des effectifs.
Des segments spécifiques de la population active sont plus durement touchés que d’autres et requièrent de l’attention : les jeunes et les plus de 55 ans. Il est également important de renforcer les politiques afin de fournir une aide à l’emploi à davantage de personnes à la recherche d’un travail. Un soutien de base pour la recherche d’emploi doit être proposé tout au long de la récession et l’accent doit être mis sur la formation, les subventions à l’embauche, la création d’emplois dans le secteur public et d’autres formes d’expériences professionnelles subventionnées. Les politiques qui appuient le développement des compétences et l’entrepreneuriat atténuent également l’impact du chômage.
3. Du soutien pour les PME.
Sources clés d’emplois et de revenus, les petites et moyennes entreprises constituent l’un des moteurs de l’innovation et de la croissance. Assurer la pérennité de leurs activités face à la crise est primordial. Les mesures politiques destinées à appuyer les ventes, à prévenir l’amoindrissement des fonds de roulement et à améliorer l’accès aux finances sont essentielles, notamment dans des périodes d’instabilité. De plus, les PME doivent recevoir de l’aide via des subventions et crédits d’investissement, des amortissements accélérés et du financement de R-D.
4. De la protection sociale.
Les systèmes de protection sociale et les infrastructures publiques de services sociaux renforcent la résilience, ce qui permet aux sociétés de faire face aux urgences et d’atténuer l’impact de potentielles futures crises. Des systèmes de sécurité sociale efficaces et efficients sont de puissants stabilisateurs économiques et sociaux, en particulier s’ils sont déjà en place avant la crise. L’absence de mesures de protection sociale dans le contexte de pandémies sanitaires aggrave la pauvreté, le chômage et l’insécurité, ce qui entraîne un cercle vicieux menant à une fragilité encore plus grande.
5. De la préparation.
Être préparé à tous les niveaux est essentiel pour atténuer l’impact des crises économiques, renforcer la résilience et protéger les emplois, les entreprises et les moyens de subsistance. En tirant les leçons des précédentes épidémies, la planification de la continuité des activités peut promouvoir la durabilité des entreprises : en identifiant et en gérant les risques; en comprenant les priorités ainsi que les produits et services clés des entreprises; en élaborant des plans d’urgence; et en prenant des mesures pour limiter les impacts.
Mitacs peut aider les entreprises à surmonter bon nombre de leurs défis en matière d’innovation en s’appuyant sur nos réseaux au sein de l’industrie et du milieu postsecondaire en vue de créer des collaborations de recherche rentables. Les entreprises peuvent ainsi accéder à de brillants chercheurs qualifiés des établissements postsecondaires (du Canada et de l’étranger) qui peuvent contribuer à alimenter — et commercialiser — l’innovation nécessaire à la croissance.