Rapport

Mobiliser la recherche multidisciplinaire pour soutenir l’équité en matière de santé

L’équipe

Un groupe de chercheuses et de chercheurs de l’Université de l’Alberta, du NorQuest College, de l’Université Mount Royal, de l’Université King’s et de la Ribbon Rouge Foundation

Le défi

En raison d’un passé de racisme structurel persistant, les inégalités en matière de santé touchent de manière disproportionnée les Canadiennes et les Canadiens d’origine africaine, caribéenne et noir·es et les défavorisent en matière d’accès à l’emploi, à l’éducation, aux soins de santé, etc.

La solution

L’initiative Black Equity in Alberta Rainforest (B.E.A.R.), qui reconnaît que le bien-être des communautés est essentiel au bien-être d’un pays, utilise une approche décrite comme « forêt pluviale » axée sur la collaboration et la recherche multidisciplinaire pour parvenir à l’équité en matière de santé pour les Albertain·es et les Canadien·nes d’origine africaine.

Le résultat

Le projet B.E.A.R., qui compte à son actif sept des neuf sous-projets en cours et un lancement de projet à venir, crée un environnement collaboratif où les connaissances, les ressources et les connexions peuvent être partagées pour aider à combler les écarts raciaux.

En utilisant une approche novatrice, l’initiative B.E.A.R. explore des solutions conçues par la communauté pour éliminer les obstacles raciaux à l’équité en matière de santé.

Bon nombre des problèmes de santé publique les plus urgents au Canada sont complexes et grandement touchés par des facteurs comme le genre et le sexisme, le racisme systémique, l’inégalité économique et d’autres déterminants sociaux. Les communautés africaines, caribéennes et noires ont longtemps été injustement touchées par les inégalités en matière de santé en raison du racisme historique et des disparités en cours intégrées dans les institutions gouvernementales, financières et éducatives. Par conséquent, les membres de ces communautés sont représenté·es de manière disproportionnée dans le système de protection de l’enfance et les prisons, sont plus susceptibles d’être au chômage et font face à d’autres obstacles systémiques à la réussite. Trouver des ressources pour mettre au point des solutions durables à ces problèmes peut être un défi, et c’est là que le projet Black Equity in Alberta Rainforest (B.E.A.R.) entre en jeu.

B.E.A.R. est un projet développé conjointement par une équipe de chercheuses et chercheurs et de stagiaires des cycles supérieurs de l’Université de l’Alberta, du Collège NorQuest et de la Ribbon Rouge Foundation, un organisme communautaire basé à Edmonton qui se concentre sur l’équité en santé et la justice sociale pour les communautés d’origine africaine, caribéenne et noires par le biais d’interventions, de la recherche et des arts. Avec le désir d’apporter des changements concrets à l’équité en santé chez les Albertain·es noir·es, B.E.A.R. a vu le jour en réponse au manque d’attention du public à l’égard de l’augmentation des niveaux d’infections au VIH chez les Canadien·nes et Canadiens d’origine africaine, caribéenne et noir·es.

« Les gens ne cessent de dire “montrez-moi les données, montrez-moi les résultats” », explique Funke Olokude, directeur général de la Ribbon Rouge Foundation. « C’est là que l’idée de B.E.A.R. a commencé à prendre de l’ampleur – trouver des solutions novatrices et créatives au problème. »

L’initiative B.E.A.R, a été mise au point en partie par un caucus rassemblant des personnes d’origine africaine, caribéenne et noires pour l’équité en santé, un groupe de soixante dirigeantes et dirigeants de ces communautés de divers horizons qui se sont engagé·es à combler les écarts en matière de santé racialisée. Elle s’appuie sur une analyse intersectionnelle de l’équité en santé. Étant donné que les déterminants structurels de l’iniquité en santé peuvent avoir une incidence sur de multiples contextes sociaux à la fois, une approche globale est essentielle à l’élaboration de solutions à long terme.

« C’est pourquoi B.E.A.R. est si interdisciplinaire », résume Jan Selman, professeur d’art dramatique à l’Université de l’Alberta et l’un des chercheurs universitaires du projet. « Nous avons réuni des gens de la santé avec des gens en sociologie, en études de recherche, dans les domaines de la justice, ainsi que dans les arts, parce que tout doit s’entremêler pour que nous puissions avoir une vue d’ensemble et commencer à prendre des mesures éclairées sur ces questions. »

Le pouvoir de l’art

Alors que le travail de B.E.A.R. et de ses neuf sous-projets s’étend dans plusieurs domaines, notamment la résolution du manque apparent de données disponibles sur l’équité en santé dans les communautés de personnes d’origine africaine, caribéenne et noire de l’Alberta, la prestation d’une formation en littératie numérique et l’élaboration de processus communautaires basés sur les atouts pour l’équité liée au VIH, ils exploitent également le pouvoir de l’art pour aider à mobiliser la participation des communautés d’origine africaine, caribéenne et noire.

Dans le but d’encourager les membres des communautés d’origine africaine, caribéenne et noires à s’engager dans divers aspects du projet, B.E.A.R. prévoit d’organiser des ateliers qui agiront également comme des interventions communautaires à travers lesquelles la narration et les expériences vécues seront partagées, entendues, observées et mesurées pour renforcer la cohésion sociale, un déterminant clé dans le façonnement de la santé d’une population.

« Chaque atelier abordera une forme d’art particulière où les gens pourront explorer, exprimer et partager leurs histoires », explique M. Selman. « Et ensuite, nous pouvons utiliser ces histoires pour examiner comment celles-ci pourraient se transformer en une circonstance plus équitable et plus juste. »

L’un de ces ateliers explorera la capacité du théâtre interactif à faire avancer des conversations qui sont significatives pour les adolescent·es des communautés d’origine africaine, caribéenne et noire. En créant une pièce de théâtre basée sur la recherche communautaire dans laquelle l’interaction avec le public est un élément clé, B.E.A.R. vise à mettre au point des solutions durables à des problèmes importants en reliant la narration à la résolution de problèmes.

« Nous avons créé une pièce de théâtre autour des questions suivantes : “Qu’est-ce qui entrave votre chemin?” et “Qu’y a-t-il de positif à être Noir·e en Alberta en ce moment?” », décrit M. Selman. « Mais nous faisons preuve d’interactivité au fur et à mesure que nous développons les histoires et dans la façon dont elles sont interprétées. Il s’agit toujours d’élargir la conversation et de réfléchir à ce que nous pouvons faire à ce sujet. »

Une métaphore inspirante

Ce n’est pas un hasard si Black Equity in Alberta Rainforest porte ce nom Nouvelle dans le monde de la recherche appliquée sur des questions sociales complexes, l’initiative B.E.A.R. se tourne vers l’approche de la « forêt pluviale » pour mener ses travaux et apporter des changements. Fondée sur un modèle d’écosystème, l’approche de la « forêt pluviale » tient compte de la façon dont tous et toutes les membres et tous les aspects d’une communauté doivent interagir les un·es avec les autres et compter les un·es sur les autres pour atteindre l’équité globale en santé.

« Ce n’est pas la recherche la plus facile », confie M. Olokude. « Nous pouvons trouver des choses que nous n’aimons peut-être pas, qui peuvent sembler écrasantes certains jours. Mais c’est comme construire une forêt pluviale. Il y a du vert, chaque élément travaille de cœur pour qu’elle fonctionne correctement, et ainsi elle est saine et abondante. »

« Les écosystèmes sont complexes, et chaque élément est nécessaire pour qu’ils s’épanouissent. Donc, pour moi, c’est une métaphore inspirante », conclut M. Selman.

Une occasion à célébrer

Comme c’est le cas pour de nombreux projets et organismes, la pandémie de COVID-19 a causé d’importants retards dans l’échéancier prévu de B.E.A.R. Toutefois, la volonté d’améliorer la vie des personnes d’origine africaine, caribéenne et noires et de la population canadienne est demeurée. L’équipe travaille d’arrache-pied depuis plusieurs années, mais B.E.A.R et la Ribbon Rouge Foundation lancent leur initiative à titre officiel le 19 mars 2022, où, entre autres activités, elles prévoient essayer leur performance théâtrale interactive.

« Il y a tellement de questions que nous n’aurions jamais pensé à nous lancer dans ce projet, mais Mitacs est là avec nous et apprend avec nous. Maintenant que nous en sommes au lancement, B.E.A.R. est vraiment en train de fleurir », déclare M. Olokude.

« Nous espérons que ce sera comme une célébration communautaire, parce que c’est ce que c’est », explique M. Selman. « Ce projet est tellement lié à la communauté. Ce n’est pas seulement pour la communauté; il n’existerait littéralement pas sans l’engagement de la communauté. »


Les programmes de Mitacs sont financés par plusieurs partenaires estimés à travers le Canada. Nous remercions le gouvernement du Canada, le gouvernement de l’Alberta, le gouvernement de la Colombie-Britannique, Research Manitoba, le gouvernement du Nouveau-Brunswick, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse, le gouvernement de l’Ontario, Innovation PEI, le gouvernement du Québec, le gouvernement de la Saskatchewan, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador et le gouvernement du Yukon de nous aider à favoriser l’innovation et la croissance économique partout au pays. 

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L’équipe de Mitacs
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