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Une étudiante à la maîtrise de l’Université de Toronto remporte un prix Mitacs pour innovation exceptionnelle pour sa recherche sur les reines et les femmes de la noblesse de Bohême à l’époque médiévale.
L’intérêt que Sophie Charron portait aux reines de l’Europe lorsqu’elle était enfant l’a poussée à entreprendre une maîtrise en études médiévales. Menée sous la supervision du professeur Shami Ghosh au Centre d’études médiévales de l’Université de Toronto, la recherche très originale de Mme Charron porte sur les reines et les femmes de la noblesse de Bohême à l’époque médiévale.
Afin d’approfondir sa recherche, Sophie Charron a participé à la Bourse de recherche Globalink de Mitacs. Ce programme lui a permis de se rendre en République tchèque pendant six mois afin de poursuivre ses études à l’Université Masaryk, sous la supervision de David Kalhous, Ph. D. Pendant qu’elle était à l’étranger, Sophie Charron a étudié les quatre épouses de Charles IV, empereur du Saint-Empire et roi de Bohême, en commençant par la troisième, Anne de Schweidnitz, qui, jusqu’à présent, était ignorée dans la plupart des documents spécialisés portant sur cette période de l’histoire.
Au cours de la période où elle a étudié avec David Kalhous à l’Université Masaryk en République tchèque, la chercheuse a examiné de nouvelles sources d’information ainsi que des documents existants pour regarder de plus près les contributions politiques et culturelles des reines de Bohême à l’époque médiévale.
Même si elle devait étudier les quatre épouses de Charles IV (Blanche de Valois, Anne du Palatinat, Anne de Schweidnitz et Élizabeth de Poméranie), une lettre destinée à Anne de Schweidnitz et écrite par Francesco Petrarca, érudit et poète de la Renaissance en Italie, a retenu son attention. Cette lettre lui a fourni des renseignements précieux sur la vie de l’impératrice à la cour. Mme Charron a alors soigneusement examiné des livres et des documents d’archives, ainsi que des églises et des statues, à la recherche d’indices qui permettraient de mieux comprendre l’éducation, les croyances politiques et l’influence d’Anne à l’âge d’or de Prague.
Les études précédentes avaient décrit Anne de Schweidnitz comme un « ornement de la cour » et « une belle femme-enfant capricieuse ». Cette lettre a permis à Mme Charron de présenter un récit plus inclusif, plus précis et plus nuancé d’Anne de Schweidnitz et de sa vie non seulement en tant qu’impératrice, mais aussi en tant que mère et épouse.
En mettant l’accent sur des histoires inédites à propos des rôles politiques et culturels importants des reines du 14e siècle en Europe centrale, cette recherche offre une perspective féministe unique qui contribue à combler l’écart de représentation entre les genres dans les recherches sur l’époque médiévale.
« Selon les documents et les preuves dont nous disposons, il y a tant de choses à dire sur la contribution des reines de Bohême. Le problème est que personne n’a pris la peine de le faire », souligne Mme Charron. Elle soutient qu’étant donné que les reines se sont heurtées à des obstacles dans l’exercice de leur pouvoir, elles l’ont souvent exprimé différemment des hommes, mais la façon dont elles ont manifesté leur autorité mérite une analyse aussi rigoureuse que celle qui a été appliquée à l’histoire du leadership masculin.
En effet, il n’y a pratiquement aucun écrit au sujet des femmes d’un des rois les plus importants de Bohême jusqu’à présent. « Des preuves laissent-elles entendre que les femmes de cette famille royale se sont servies de leurs ressources pour participer aux activités politiques, au mécénat et à la propagande de l’époque? Étaient-elles des figures marquantes, commissionnaient-elles des écrits et en soutenaient-elles des saints? La réponse est manifestement oui », affirme-t-elle.
Grâce à cette recherche importante, Mme Charron souhaite mettre en évidence les points de vue des reines de la fin de l’époque médiévale, alors que les dirigeantes d’aujourd’hui ont toujours de la difficulté à obtenir la même reconnaissance que leurs homologues masculins. Son objectif est de remettre en question les hypothèses actuelles concernant le pouvoir et notre perception à l’égard des genres et de l’inclusivité en politique.
Sophie Charron se sent redevable envers la Bourse de recherche Globalink de Mitacs, qui a créé les conditions idéales pour poursuivre son objectif de toujours, soit mener des recherches sur l’histoire médiévale en République tchèque. « Cette bourse m’a permis de poursuivre mon rêve. C’était une expérience de découverte de soi et intellectuelle merveilleuse qui m’a aidé à confirmer que c’était ce que j’avais envie de faire pour le reste de mes jours », explique-t-elle.
Elle envisage, à terme, de publier une biographie historique sur les épouses de Charles IV de Bohême. Cependant, pour l’instant, elle se concentre sur sa recherche, qui aura un impact durable sur l’étude de l’histoire médiévale et dans le domaine des études sur le genre.
Choisie parmi des milliers de chercheuses et chercheurs, Sophie Charron est l’une des huit personnes ayant remporté un prix Mitacs en 2021. Sa recherche très originale lui a valu le Prix Mitacs pour innovation exceptionnelle — international, prix qui lui a été décerné lors d’une cérémonie qui s’est déroulée à Ottawa le 23 novembre 2021.
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