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Nous vivons à une époque où les décideurs se concentrent intensément sur une poignée de problèmes fondamentaux de notre économie : à quoi ressembleront les emplois de l’avenir ? Quelles sont les compétences nécessaires ? Et comment le Canada est-il concurrentiel dans le monde numérique ?
Partout au Canada, les campus universitaires et collégiaux offrent des réponses convaincantes à ces questions cruciales et, étonnamment, ces réponses viennent de l’extérieur de la salle de classe.
Comme ils le font depuis des générations, les établissements postsecondaires produisent des diplômés bien éduqués et de la recherche scientifique. Mais comme nous l’avons découvert dans une étude récente, les universités canadiennes se sont également établies comme une sorte de laboratoire pour une expérience vaste, diversifiée et intrigante visant à encourager l’entrepreneuriat. C’est cette approche qui peut le mieux aider les étudiants, les diplômés et les innovateurs en démarrage à s’épanouir dans un paysage économique en évolution.
Certains de ces programmes ont acquis une réputation internationale : DMZ de Ryerson cette année a été classé par UBI Global, une organisation de recherche et de classement, comme le meilleur incubateur d’entreprises au monde géré par une université. Le York Entrepreneurship Development Institute (YEDI), Entrepreneuriat Laval, TECEdmonton et l’Accelerator Centre (Université de Waterloo) se sont classés respectivement premier, deuxième, troisième et quatrième parmi les principaux accélérateurs d’entreprises ayant des liens universitaires.
L’étendue et le dynamisme de cette évolution de l’expérience universitaire témoignent d’un instinct entrepreneurial animé au sein d’un nombre croissant d’établissements postsecondaires. Il reflète également un fait important, mais peu connu : le Canada a le taux le plus élevé d’entrepreneuriat à un stade précoce parmi tous les pays développés. De plus, près de la moitié des diplômés envisagent de démarrer une entreprise, selon un sondage BMO de 2013.
Lorsque Mitacs, Startup Canada et d’autres partenaires – centres de décision, incubateurs et accélérateurs – se sont assis pour étudier un réseau de programmes allant de simples séries de conférences à des programmes d’accélérateurs exigeants pour les entreprises établies, nous avons appris plusieurs leçons importantes.
Nous avons été en mesure d’identifier des programmes d’engagement et de complexité variables – une analyse qui peut être utile pour déterminer les meilleures pratiques pour les universités qui construisent des écosystèmes d’entrepreneuriat. L’étude a également révélé les cultures très différentes des différentes universités.
Nos recherches indiquent clairement que le secteur privé est engagé par le biais de divers canaux, tels que le mentorat, les stages, les investissements providentiels et les jurys dans des accélérateurs, [et ainsi de suite].
Ce qui est moins apprécié, c’est le rôle que ces expériences entrepreneuriales – dont bon nombre sont parascolaires – jouent dans le développement de l’économie et de la main-d’œuvre du Canada. Bien que ces expériences s’adressent aux jeunes qui ont l’ambition de créer des entreprises axées sur l’innovation, il y a aussi un intérêt encourageant et croissant pour l’entrepreneuriat dans les grandes organisations, tant privées que publiques.
Un nombre croissant deGlobe and MailROB Top 1000au cours des dernières années, les entreprises ont mis en place des laboratoires d’innovation internes pour explorer le potentiel des nouvelles technologies, telles que l’apprentissage automatique ou la chaîne de blocs. D’autres groupes du secteur privé, comme ScaleUP Ventures, ont forgé des partenariats d’investissement pour relier les entreprises en démarrage canadiennes aux capitaux et aux grands clients canadiens dans le cadre de leurs stratégies de mise à l’échelle.
Même s’ils ne deviennent pas des entrepreneurs, les diplômés qui se sont présenté à des investisseurs providentiels ou qui ont essayé de démarrer une entreprise apporteront une perspective cruciale aux employeurs de toutes tailles. Ils auront une compréhension expérientielle inestimable de l’agilité et de la prise de risque qui définissent la carrière entrepreneuriale.
Les diplômés ayant une expérience pratique en entrepreneuriat représentent un bassin de talents particulièrement précieux pour les entreprises canadiennes de toutes tailles. Pour cette raison, ces programmes méritent d’être reconnus comme un élément essentiel et croissant de la stratégie de développement de la main-d’œuvre du Canada. Ils peuvent également être considérés comme une source importante de capital humain pour les PME canadiennes axées sur l’innovation qui cherchent à prendre de l’expansion dans les entreprises de taille moyenne – ce qui est traditionnellement une étape difficile.
Les établissements d’enseignement postsecondaire du Canada ont fait avec un esprit d’entreprise impressionnant dans la construction de ces écosystèmes d’entrepreneuriat. Il est maintenant temps que les décideurs reconnaissent le rôle qu’ils peuvent jouer dans la construction de l’avenir du Canada.
Alejandro Adem est chef de la direction et directeur scientifique de Mitacs, un organisme sans but lucratif qui favorise la croissance et l’innovation au Canada. Il est également professeur de mathématiques à l’Université de la Colombie-Britannique.
Victoria Lennox est chef de la direction de Startup Canada, un organisme sans but lucratif qui favorise la croissance et la compétitivité grâce à la promotion et à la programmation de l’entrepreneuriat. Elle est entrepreneure sociale en série à Ottawa et présidente de la National Association of College and University Entrepreneurs en Grande-Bretagne.