Rapport

Contrer l’effondrement des colonies ; l’équipe de recherche cherche à résoudre le mystère de l’abeille domestique

La collaboration amène un stagiaire français à contribuer à l’enquête de l’UdeM

Étudiante française à la maîtrise en génie biologique, Marie Marbaix passe son été à contribuer à l’enquête mondiale sur le désordre de l’effondrement des colonies. Pendant 12 semaines, elle s’est jointe au professeur Levon Abrahamyan de l’Université de Montréal pour étudier la co-infection des acariens et des virus chez les abeilles mellifères dans le cadre d’un stage de recherche Mitacs Globalink. Les chercheurs veulent savoir si la co-infection — être atteint de plus d’un parasite ou virus à la fois — pourrait contribuer à la mort des abeilles mellifères et, en fin de compte, à l’effondrement des colonies.

« Il existe plusieurs facteurs de stress qui peuvent causer la mortalité des populations d’abeilles mellifères dans le monde entier, mais les virus sont probablement l’un des facteurs les plus importants - mais les moins étudiés - de ce phénomène », explique le superviseur de Marie, le professeur Abrahamyan.

Il est possible, dit le professeur Abrahamyan, qu’un type d’acarien parasite, appelé Varroa destructor, nuise non seulement aux abeilles domestiques par son comportement parasitaire, mais qu’il soit également porteur de virus qui infectent les abeilles mellifères et causent d’autres dommages.

Bien que les scientifiques aient identifié plusieurs virus transportés par les acariens, certains restent inconnus. Marie aide à les identifier en extrayant l’ADN et l’ARN des abeilles mellifères infectées par Varroa destructor.  La prochaine étape consisterait à utiliser une technique de pointe appelée technologie de séquençage à « haut débit », pour identifier tous les virus présents chez les abeilles mellifères. La recherche à haut débit fait référence à l’automatisation des expériences de sorte que le séquençage à grande échelle de l’information génétique devient réalisable. « Actuellement, nous connaissons environ 20 virus d’abeilles, mais je suis convaincu qu’il y a encore beaucoup plus d’espèces virales d’abeilles à découvrir, et c’est l’un de mes objectifs.  Ainsi, nous étudions le virome des abeilles – la collection de virus qui infectent les abeilles, et pourraient affecter la performance et la santé globale des abeilles », explique le professeur Abrahamyan.

L’espoir est que les chercheurs puissent identifier non seulement les causes potentielles du trouble de l’effondrement des colonies, mais ils peuvent également créer de nouveaux traitements ou stratégies qui pourraient prévenir le trouble en premier lieu.

Par exemple, le professeur Benoit-Biancamano, qui collabore avec le professeur Abrahamyan, explique que les chercheurs savent déjà que l’acarien varroa se nourrit de corps gras d’abeilles, ce qui a un impact sur le taux de glucose chez l’abeille domestique. Cela signifie qu’il peut y avoir une corrélation entre les niveaux de glucose chez les abeilles domestiques et leur santé globale. Les chercheurs travaillent déjà à la mise au point de tests de glycémie pour les abeilles afin de tester cette théorie. Si les tests montrent que les niveaux de glucose sont, en fait, prédictifs de la santé de la ruche, l’équipe pourrait commercialiser un test pour les agriculteurs et les apiaristes dès l’année prochaine qui aiderait les agriculteurs et les apiaristes à prendre des mesures préventives contre l’effondrement des colonies.

Pour sa part, Marie est ravie d’avoir l’occasion de contribuer à d’importantes recherches cet été.

« Participer à ce programme me permet d’en apprendre davantage sur la virologie et d’acquérir un apprentissage pratique dans un laboratoire de recherche à la fine pointe de la technologie qui effectue des expériences originales », explique Marie.

Elle a également apprécié l’occasion de découvrir la culture canadienne et envisage de revenir au Canada pour collaborer à sa thèse avec son superviseur de stage.

La collaboration s’est avérée bénéfique, et le superviseur de Marie espère qu’elle contribuera à de nouvelles connaissances sur le trouble d’effondrement des colonies.

« L’idée est qu’une fois que nous pourrons identifier les virus affectant les populations d’abeilles, nous serons mieux en mesure de trouver des stratégies pour contrôler ces virus et garder les ruches en bonne santé », explique le professeur Abrahamyan.

Mitacs tient à remercier le gouvernement du Canada, ainsi que le gouvernement de l’Alberta, le gouvernement de la Colombie-Britannique, le gouvernement du Manitoba et le gouvernement du Québec pour leur appui à l' Stage de recherche Globalink programme. De plus, Mitacs est heureuse de travailler avec les partenaires internationaux suivants pour appuyer Globalink : Universities Australia ; l’Universidade de São Paulo du Brésil ; China Scholarship Council ; Campus France ; Service allemand d’échanges universitaires ; le Gouvernement mexicain de l’État de Guanajuato, EDUCAFIN et Tecnológico de Monterrey ; Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique, des Technologies de l'Information et de la Communication de la Tunisie and Mission universitaire de Tunisie en Amérique du Nord; et la Fondation ukrano-canadienne Taras Shevchenko.


Avez-vous un défi commercial qui pourrait bénéficier d’une solution de recherche ? Si c’est le cas, communiquez avec Mitacs dès aujourd’hui pour discuter des possibilités de partenariat : BD@mitacs.ca

Avatar
Mitacs

Mitacs donne des ailes à l’innovation canadienne grâce à des partenariats efficaces qui débouchent sur des solutions à nos problèmes les plus pressants. En favorisant la croissance économique et la productivité, nous produisons des changements concrets pour améliorer la qualité de vie de l’ensemble de la population canadienne.