Rapport

Fournir de l’eau potable aux collectivités des Premières Nations du Canada atlantique

En un coup d’œil

L’équipe

Les stagiaires Accélération de Mitacs des universités Dalhousie et Cape Breton, Megan Fuller, associée de recherche du CWRS, Graham Gagnon, superviseur (Université Dalhousie) et l’Atlantic First Nations Water Authority.

Le défi

L’absence d’aide systémique à l’autodétermination des Premières Nations pour gérer et contrôler leurs services de traitement des eaux et fournir de l’eau potable et salubre.

La solution

En alliant le savoir autochtone aux pratiques scientifiques occidentales, le projet vise à relever les lacunes dans l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement des eaux usées.

Le résultat

Le projet a pallié d’importantes lacunes en fixant les tout premiers critères de qualité de l’eau, les réseaux d’approvisionnement en eau des Premières Nations n’étant pas réglementés.

L’Atlantic First Nations Water Authority et les chercheurs et chercheuses de l’Université Dalhousie ont recours à l’approche à double perspective, qui allie le savoir autochtone à la science occidentale pour fournir de l’eau potable aux communautés autochtones et assainir leurs eaux usées.

Au Canada, beaucoup de communautés des Premières Nations n’ont pas accès à de l’eau potable. À l’heure actuelle, 28 avis à long terme concernant la qualité de l’eau potable sont en vigueur dans des communautés du pays.

Pour régler ce problème de longue date, les chefs de la région de l’Atlantique ont créé l’Atlantic First Nations Water Authority (AFNWA), le premier service d’eau autochtone du genre à desservir les communautés de l’ensemble du territoire abénaquis.Les stagiaires de Mitacs du Centre for Water Resources Studies (CWRS) à l’Université Dalhousie offrent un soutien technique essentiel à l’AFNWA au cours de ses premières années d’activité.

Dans le cadre de sa mission visant à fournir aux communautés participantes de l’eau potable et un réseau d’assainissement des eaux usées, l’AFNWA, en partenariat avec Mitacs, établit un vivier de talents de confiance qui respectent le savoir, la culture et les valeurs autochtones.

Fixer des normes en matière d’eau potable

Le CWRS soutient depuis longtemps l’AFNWA et lui donne des conseils techniques. Il a participé à l’établissement des premières normes de conformité en matière de qualité de l’eau à être appliquées à un réseau d’approvisionnement en eau des Premières Nations au Canada.

Sous la supervision de Graham Gagnon, Ph. D., directeur du CWRS, et de Megan Fuller, Ph. D., associée de recherche, les stagiaires de Mitacs ont réalisé des évaluations de la qualité de l’eau, analysé des échantillons en laboratoire, recueilli des données et communiqué leurs conclusions à l’AFNWA. Grâce à leurs travaux, ils ont contribué à combler une lacune importante par la définition de critères de qualité de l’eau et d’un cadre réglementaire qui n’existaient pas auparavant, car contrairement aux autres services publics, les réseaux d’approvisionnement en eau des Premières Nations ne sont pas réglementés.

« Dès le premier jour, les étudiant·es ont jeté les bases dont nous avions besoin pour mettre en place des programmes de surveillance de la qualité des eaux », a déclaré Carl Yates, qui a récemment quitté son poste de PDG de l’AFNWA et a travaillé étroitement avec l’équipe du projet. « Pour la première fois, nous avons une image claire de la qualité, ce qui a des effets positifs sur la vie des personnes que nous servons. »

Le travail effectué par les stagiaires Mitacs depuis le début du programme, en avril 2023, porte déjà ses fruits. L’AFNWA a pu déterminer que le temps de contact de la concentration de chlore — nécessaire à une désinfection adéquate — n’était pas suffisant dans une communauté et a immédiatement émis un avis d’ébullition d’eau. Une solution à ce problème est en cours d’élaboration.

« Auparavant, on aurait réagi très lentement et les communautés auraient dû se soumettre à un long processus fédéral pour faire avancer les choses », a expliqué M. Yates. « Pour la première fois dans l’histoire du Canada, nous adoptons une approche proactive pour garantir la salubrité de l’eau potable dans les communautés des Premières Nations, notamment en dressant des plans de sécurité qui cernent les risques depuis le bassin versant jusqu’aux robinets des usagers et vice-versa. »

Allier le savoir autochtone aux pratiques scientifiques occidentales

L’AFNWA se fonde sur l’approche à double perspective, un concept autochtone qui allie le savoir autochtone à la science occidentale afin de mieux comprendre le monde et la place que nous y occupons. Dans le cadre des stages Accélération de Mitacs, qui intègrent le savoir autochtone et les procédés d’ingénierie modernes, les stagiaires ont procédé à l’échantillonnage de la qualité de l’eau dans les 11 premières communautés de l’AFNWA.

« Ce projet m’a montré à quel point il est précieux et important de ne pas travailler uniquement dans l’optique de la science occidentale », a affirmé Toni Stanhope, récemment diplômée d’une maîtrise ès sciences appliquées en génie environnemental de l’Université Dalhousie et l’une des quatre stagiaires ayant participé au projet. « Un aîné du Elders Advisory Lodge de l’AFNWA m’a dit qu’il voyait la rivière comme une amie et que cette façon de penser guidait sa relation avec l’eau.

« Lorsque l’eau potable provient de la rivière, par exemple, vous comprenez qu’il faut en prendre soin avec respect afin de la protéger pour les générations futures », a-t-elle expliqué. « Puis, lorsque l’eau revient sous forme d’eaux usées traitées, il faut s’assurer qu’elle ne nuit pas au milieu récepteur, ce qui peut impliquer de surveiller d’autres paramètres de qualité de l’eau plutôt que de se contenter de respecter les exigences de base. »

Poursuite du partenariat entre le CWRS et l’AFNWA

Le CWRS et l’AFNWA, qui maintiennent leur partenariat, cherchent maintenant à trouver des solutions de remplacement à la désinfection au chlore, comme les méthodes de pointe de désinfection par lumière UV à base de DEL.

Selon Megan Fuller, Ph. D., du CWRS, le programme de Mitacs est un vivier de talents flexible et réactif. Grâce à lui, le CWRS a pu bénéficier d’une expertise dès qu’il en a eu besoin pour soutenir l’AFNWA. Elle estime également que la possibilité de former les futurs ingénieur·es et scientifiques en mettant l’accent sur le savoir autochtone est un avantage considérable.

« La culture occidentale ne s’intéresse que depuis peu aux écoservices, alors que les peuples autochtones les connaissent depuis des milliers d’années », a-t-elle ajouté. « Tout le monde cherche une solution à la sécurité hydrique des Premières Nations. L’AFNWA, dont la création est sans précédent, ouvre la voie en la matière. »


Les programmes de Mitacs sont financés par plusieurs partenaires estimés à travers le Canada. Nous remercions le gouvernement du Canada, le gouvernement de l’Alberta, le gouvernement de la Colombie-Britannique, Research Manitoba, le gouvernement du Nouveau-Brunswick, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse, le gouvernement de l’Ontario, Innovation PEI, le gouvernement du Québec, le gouvernement de la Saskatchewan, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador et le gouvernement du Yukon de nous aider à favoriser l’innovation et la croissance économique partout au pays.

 

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