Rapport

Des champs de fraises éternels grâce à un stagiaire d’été du Mexique

Hébergé par

Edel Pérez López, Département des sciences végétales, Université Laval

Le stagiaire

Dagoberto Torres García, Biotechnologie, Instituto Tecnológico y de Estudios Superiores de Monterrey, Mexique

La recherche

Financée par le ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), l’équipe de recherche est la première à identifier et à caractériser avec succès les cicadelles porteuses de l’agent pathogène dangereux responsable de la maladie émergente qui touche les cultures de fraises du Québec et a également découvert plus de cinq genres de cicadelles jamais signalés au Canada auparavant

Un étudiant mexicain en biotechnologie aide les producteurs de fraises du Québec à lutter contre un groupe émergent de ravageurs qui menacent les moyens de subsistance des cultures dans le monde entier

Dagoberto Torres García, étudiant en biotechnologie à l’Instituto Tecnológico y de Estudios Superiores de Monterrey au Mexique, passe l’été au Québec à mettre ses connaissances et son expertise en extraction d’ADN et en tests PCR pour aider à identifier quels insectes sont porteurs d’une bactérie responsable de la propagation d’une nouvelle maladie nocive affectant les champs de fraises au Québec, au Canada, et dans le monde entier. L’un des quelque 2 200 étudiants internationaux de premier cycle qui participent à Mitacs Stage de recherche Globalink à travers le pays, García effectue un stage de recherche de 12 semaines à l’Université Laval à Québec sous la supervision d’Edel Pérez López, phytopathologiste, professeur adjoint et chercheur principal à EdeLab, pour comprendre comment les changements climatiques provoquent l’apparaître dans de nouveaux domaines.

Cette recherche originale, financée conjointement par Mitacs et le ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), est la première du genre à identifier et à caractériser avec succès l’agent pathogène responsable de la maladie émergente. De plus, García, López et leur équipe ont découvert plus de cinq variétés de cicadelles qui n’ont jamais été signalées au Canada auparavant, un phénomène qu’ils soupçonnent être dû au changement dans les schémas de migration des insectes causé par le réchauffement climatique.

« À l’heure actuelle, les agriculteurs ne savent pas si c’est un insecte ou plusieurs insectes qui causent le problème, ou comment des facteurs comme la température contribuent », explique García, dont l’intérêt pour l’agriculture durable provient des productions de luzerne, de maïs et de produits laitiers de sa famille au Mexique.

Freiner la propagation 

Avec leurs antécédents combinés en biotechnologie et en phytopathologie, et en étroite collaboration avec les étudiants de l’Université Laval Jean Durivage, Nicolas Plante et Anne-Sophie Brochu, García et López appliquent leurs compétences et leur expertise sur des échantillons d’insectes qu’ils ont recueillis dans les champs de fraises du Québec afin de déterminer quelles variétés de cicadelles sont porteuses de l’agent pathogène nocif.

« Notre objectif est d’identifier pourquoi cela se produit, y compris quelles bactéries sont responsables, quel ravageur en est porteur et ce qui peut être fait pour freiner la propagation de la maladie de manière durable », explique López. « Une fois que nous aurons ces connaissances, nous serons en mesure de conseiller les producteurs sur les meilleures stratégies de gestion des maladies pour lutter contre ce ravageur nuisible d’une manière respectueuse de l’environnement. »

Malgré sa réputation bien méritée de puissance productrice de fraises au Canada, selon Statistique Canada, la production de fraises au Québec diminue graduellement et se situe actuellement 16 pour cent sous le record établi aussi récemment qu’en 2017. Responsable de plus de la moitié de toutes les fraises cultivées au pays, le Québec a dû augmenter son utilisation d’insecticides pour lutter contre la forte augmentation des cicadelles.

Une innovation gagnant-gagnant

Avec son stage de 12 semaines bien avancé, la possibilité d’étudier au Canada et de contribuer de manière significative à rendre l’agriculture plus durable est une tâche que García prend au sérieux.

« La plupart des gens ne pensent pas à quel point l’agriculture peut être problématique. Ils voient simplement les cultures, ou les baies dans le magasin, et pensent que c’est aussi simple que de planter des graines et de les regarder pousser », explique-t-il. « J’aimerais aider à changer cela et sensibiliser plus de gens à l’importance de la gestion des cultures. »

« Le dépistage moléculaire de centaines d’insectes est un travail important qui aide à faire avancer notre projet à un rythme plus rapide », ajoute López. « En même temps, Dagoberto acquiert une précieuse expérience de laboratoire qui ne lui aurait pas été aussi accessible chez lui. »

En tant que l’un des plus de 600 étudiants qui terminent les stages Mitacs Globalink au Québec cet été, García prévoit poursuivre un jour ses études supérieures à l’Université Laval.

« Les stages Mitacs Globalink sont une occasion incroyable d’établir des liens avec l’industrie et le financement et de trouver des étudiants de premier cycle talentueux qui n’en apprendrons peut-être pas davantage sur son laboratoire autrement », dit M. López. « C’est une innovation gagnant-gagnant. »

John Hepburn, chef de la direction de Mitacs, a déclaré que l' Stage de recherche Globalink non seulement aide les participants à acquérir de l’expérience en recherche au Canada, mais il contribue à faire progresser l’innovation et crée des possibilités attrayantes pour les étudiants étrangers.

« Mitacs est très fière d’appuyer les étudiants par l’entremise de son Stage de recherche Globalink pour que des recherches comme celle de Dagoberto aident en fin de compte les gens au Québec, au Canada et partout dans le monde », a déclaré Hepburn.


Les programmes de Mitacs sont financés par plusieurs partenaires estimés à travers le Canada. Nous remercions le gouvernement du Canada, le gouvernement de l’Alberta, le gouvernement de la Colombie-Britannique, Research Manitoba, le gouvernement du Nouveau-Brunswick, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse, le gouvernement de l’Ontario, Innovation PEI, le gouvernement du Québec, le gouvernement de la Saskatchewan, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador et le gouvernement du Yukon de nous aider à favoriser l’innovation et la croissance économique partout au pays. 

Avez-vous un défi d’affaires qui pourrait bénéficier d’une solution de recherche? Si c’est le cas, communiquez avec Mitacs dès aujourd’hui pour discuter des possibilités de partenariat : BD@mitacs.ca.

L’équipe de Mitacs
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