Chronicle-Herald : Article d’opinion de Colin Dodds – Le Canada peut devenir une puissance de l’éducation internationale

Les étudiants internationaux représentent un étudiant de premier cycle sur 10 qui étudie dans les universités canadiennes. La Nouvelle-Écosse, souvent désignée comme la capitale de l’éducation du Canada, a obtenu d’importants succès pour ce qui est d’attirer des étudiants étrangers et de l’extérieur de la province.

Mon propre établissement, l’Université Saint Mary’s, compte l’une des proportions les plus élevées d’étudiants internationaux au pays. Près de 30 pour cent de nos 6 400 étudiants à temps plein viennent de l’étranger, ce qui crée un campus mondialisé avec d’immenses avantages pour tous les étudiants, le corps professoral et la communauté en général.

Partout au pays, l’expérience éducative des étudiants canadiens de premier cycle est enrichie par la présence d’étudiants du monde entier. Ils apportent de nouvelles perspectives, cultures et langues à nos campus et à nos communautés. Avec les possibilités d’études à l’étranger, cette exposition internationale fournit aux étudiants la conscience mondiale que de nombreux employeurs exigent alors qu’ils font face au paysage de plus en plus concurrentiel du commerce et de l’investissement.

Les étudiants internationaux ont un impact tout aussi important hors campus. Selon un rapport du gouvernement fédéral de 2012, ils génèrent des dépenses d’environ 8 milliards de dollars dans l’ensemble du Canada. Pour mettre les choses en perspective, c’est plus que la valeur de nos exportations de blé ou de bois d’œuvre résineux.

Au Canada atlantique, leur impact économique total a été estimé à environ 565 millions de dollars en 2009-2010. À Halifax, les étudiants étrangers sont synonymes de création d’emplois et de croissance économique. Il est important de noter que le secteur des étudiants internationaux est en expansion dans le monde entier , l’un des rares secteurs à avoir connu une croissance pendant la récession.

Bon nombre de nos étudiants étrangers se joignent à des organisations commerciales locales et assistent à des événements organisés par le Greater Halifax Partnership, la Chambre de commerce et Nova Scotia Business Inc. Certains deviennent citoyens canadiens après l’obtention de leur diplôme. En fait, un certain nombre de nos diplômés internationaux travaillent maintenant dans les secteurs canadiens des technologies de l’information, des banques et des finances, des médias et de l’éducation. D’autres ont lancé leur propre entreprise dans ces secteurs, générant ainsi une nouvelle activité économique indispensable dans notre région.

Un plus grand nombre d’entre elles aimeraient rester en Nouvelle-Écosse, y compris dans les régions plus rurales de la province. Nous avons donc besoin de plus de stages et de possibilités d’enseignement coopératif, en particulier avec les petites et moyennes entreprises, pour que nos étudiants acquièrent l’expérience dont de nombreux employeurs ont besoin. De plus, certains étudiants internationaux ont accès à des sources de capitaux externes qui pourraient mener à plus de possibilités de relève alors que les entrepreneurs de la génération du baby-boom cherchent à vendre leur entreprise. Le rapport final de la Commission de la Nouvelle-Écosse sur le développement de notre nouvelle économie pourrait avoir plus à dire sur ces questions importantes.

L’an dernier, j’ai été membre du Groupe consultatif sur la Stratégie du Canada en matière d’éducation internationale du gouvernement fédéral, qui a proposé une vision pour que le Canada « devienne le chef de file du 21e siècle en matière d’éducation internationale », mais pas en compromettant la qualité.

Il a formulé 14 recommandations sur la façon d’élaborer et de mettre en œuvre cette mesure. Parmi nos recommandations, nous avons demandé une augmentation des possibilités d’études à l’étranger pour les étudiants canadiens et un doublement du nombre d’étudiants étrangers d’ici 2022 dans ce qui est maintenant un marché de recrutement très concurrentiel. Par exemple, plus de 20 % des étudiants en Australie sont internationaux, et des pays comme Singapour, la Malaisie et la Chine revendiquent la possibilité d’être des centres d’éducation internationale pour concurrencer les fournisseurs traditionnels, comme les États-Unis et le Royaume-Uni.

En tant que membre du groupe d’experts, j’ai participé à des consultations pancanadiennes et j’ai été frappé par la façon dont chaque région du Canada profite des étudiants internationaux à sa façon. Au Canada atlantique, la réalité du vieillissement de notre population et de l’émigration nous a amenés à un précipice démographique. Pour assurer la vitalité économique et sociale continue de notre région, la solution réside, à mon avis, en partie dans la contribution des étudiants internationaux à notre région et dans notre capacité d’attirer ces étudiants et de les aider à réaliser leur potentiel.

Des progrès ont été réalisés — J’applaudis l’annonce, dans le budget de 2013, de 13 millions de dollars sur deux ans pour le programme Mitacs Globalink. Le programme gouvernemental, qui attire des étudiants très prometteurs du monde entier dans des universités canadiennes pour des stages de recherche à court terme, permettra maintenant aux étudiants canadiens de profiter des possibilités de formation dans des pays clés à l’étranger. Les 42 millions de dollars réservés aux visas de résident temporaire, qui pourraient avoir une incidence sur les étudiants étrangers, et les 10 millions de dollars alloués à la commercialisation de la marque Canada à l’échelle internationale sont d’autres pas dans la bonne direction.

Aucun secteur — les universités, le gouvernement ou les entreprises — ne peut à lui seul atteindre le potentiel du Canada pour attirer les meilleurs étudiants étrangers et les aider à atteindre leurs objectifs, y compris rester au Canada. Mais en travaillant ensemble, nous pouvons y arriver. 

Plus nous créons de possibilités pour nos diplômés talentueux, plus nous sommes en mesure de retenir les étudiants internationaux qui ont tant à offrir à notre région et à notre pays. En plus de ceux qui restent et contribuent à notre économie nationale, de nombreux étudiants étrangers retournent dans leur pays d’origine et agissent à titre d’ambassadeurs pour le Canada, aidant à établir des liens importants dans les affaires commerciales, l’investissement, la diplomatie et l’éducation.

L’enseignement supérieur est maintenant la monnaie mondiale et il est très encourageant de constater que les étudiants du monde entier choisissent de plus en plus d’étudier au Canada. Il est temps d’en faire plus – en tant que communauté, région et pays – pour tirer parti de ces atouts afin de bâtir la prospérité et de renforcer notre image de marque éducative dans le monde entier.

Colin Dodds est recteur de l’Université Saint Mary’s à Halifax.

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