Un nouveau projet de génomique vise à réduire la co-infection chez le saumon de l’Atlantique

Halifax(N.-L.) – Des scientifiques de l’Université Memorial et de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard (UPEI) s’associent à EWOS/Cargill, un partenaire de l’industrie, pour mettre au point de nouveaux régimes thérapeutiques pour le saumon de l’Atlantique d’élevage.  L’initiative pourrait mener à des poissons en meilleure santé et à des économies importantes pour l’industrie canadienne de l’aquaculture.

Le projet de gestion intégrée des agents pathogènes du saumon de l’Atlantique, d’une valeur de 4,5 millions de dollars, a été annoncé hier par le secrétaire parlementaire aux Sciences, Terry Beech. Il s’agit de l’une des six collaborations de recherche nationales accordées dans le cadre du Programme de partenariat pour les applications de la génomique (PPSA) de Génome Canada.

L’équipe scientifique du projet est composée du Codirecteur Matthew Rise, professeur au Département des sciences de la mer de la Faculté des sciences de l’Université Memorial, et du Dr Richard Taylor, chercheur scientifique principal au Cargill Innovation Center ; avec le Dr Mark Fast, professeur agrégé en santé des poissons à l’Atlantic Veterinary College, UPEI.   

« Lorsqu’il y a une éclosion, il n’est pas rare que les poissons soient infectés simultanément par de multiples agents pathogènes comme le pou du poisson, les bactéries et les virus. Cela peut entraîner de graves pertes économiques pour les aquaculteurs », explique M. Taylor. 

« Nos recherches en génomique fonctionnelle permettront de déterminer les mécanismes moléculaires impliqués dans les réponses du saumon aux co-infections.  Cela mènera à la mise au point de meilleurs aliments pour améliorer les traitements de lutte contre les co-infections », explique le Dr Rise.

Relativement peu de recherches ont été menées sur les co-infections chez le saumon parce qu’elles nécessitent un savoir-faire spécialisé et une infrastructure complexe d’installations d’essai. Le Dr Taylor note que les aliments pour co-infections sont nouveaux pour l’industrie du saumon et constituent une priorité élevée pour EWOS/Cargill. « L’expertise de l’équipe de recherche, ainsi que la collaboration d’EWOS/Cargill, de Memorial et de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard permettent à cette recherche d’aller de l’avant. » 

Le projet pourrait avoir un impact important sur l’aquaculture au Canada atlantique et dans l’ensemble du pays, affirme M. Fast. « Cette recherche promet l’élaboration d’un système intégré de gestion des agents pathogènes qui pourrait réduire les pertes de poissons jusqu’à 20 pour cent dans l’ensemble, et jusqu’à 50 pour cent pour certaines maladies. »

On estime que l’utilisation d’aliments thérapeutiques pourrait permettre à l’industrie canadienne de l’aquaculture d’économiser jusqu’à 57 millions de dollars par année, tout en réduisant l’utilisation de traitements chimiques et en minimisant le risque de transmission d’agents pathogènes au saumon sauvage.

Le financement du projet de gestion intégrée des agents pathogènes de la co-infection chez le saumon de l’Atlantique est fourni par le gouvernement du Canada par l’entremise de Génome Canada à raison de 1,5 million de dollars ; EWOS/Cargill à 2,2 millions de dollars ; la Research &Development Corporation of Newfoundland &Labrador (RDC) à 500 000 $ ; Mitacs à 90 000 $ ; UPEI à 101 000 $ ; et Memorial à 51 000 $.

Le projet s’appuie sur la recherche menée par l’équipe qui met l’accent sur les agents pathogènes individuels chez le saumon de l’Atlantique d’élevage. Ce projet antérieur, qui est en cours, est également financé dans le cadre du PPSA de Génome Canada. Les deux projets sont gérés par Genome Atlantic.  

Citations :

Steve Armstrong, président et chef de la direction, Génome Atlantique

« Les technologies génomiques sont un ensemble d’outils transformateurs qui peuvent nous aider à trouver des solutions dans de nombreux autres secteurs. Nous sommes heureux de continuer à travailler avec nos partenaires de l’industrie et du milieu universitaire pour faire progresser d’importants développements qui profitent à l’industrie de l’aquaculture ici au Canada atlantique et à l’échelle nationale.

Mark Ploughman, chef de la direction par intérim, Société de recherche et de développement

« Il est essentiel pour l’industrie de l’aquaculture de comprendre et de gérer les facteurs qui ont une incidence sur la santé des poissons. Grâce à la R-D novatrice et à la collaboration entre les chercheurs universitaires et l’industrie, l’application de la génomique dans ce projet a le potentiel de faire des progrès importants dans l’industrie du saumon et de réduire le taux d’infection et de renforcer la compétitivité sur le marché des produits de la mer.

Alejandro Adem, président-directeur général et directeur scientifique, Mitacs

« Notre partenariat avec le professeur Rise de l’Université Memorial et EWOS Innovation illustre l’engagement commun de Mitacs et de Génome Canada à soutenir la prochaine génération d’innovateurs du Canada. Leurs recherches en génomique jouent un rôle important pour relever les défis multisectoriels tout en ayant un impact positif sur l’économie.

###

Photo : Professeur Matthew Rise, Département des sciences de la mer, Université Memorial.

Balises :