Carrières scientifiques – Les postdoctorants du Canada satisfaits de la recherche, insatisfaits de la rémunération et du statut

L'« ambiguïté administrative », « la faible rémunération et les avantages sociaux » et « la formation insuffisante » sont les trois plus grands problèmes auxquels sont confrontés les postdoctorants du Canada, selon un rapport publié le 2 octobre par l’Association canadienne des boursiers postdoctoraux et Mitacs, un organisme de formation et de recherche à but non lucratif. Présentation des réponses données par 1830 postdoctorants dans 130 établissements, y compris « des universités, des hôpitaux, des laboratoires gouvernementaux et des entreprises privées », Le Sondage canadien sur les postdoctorants de 2013 : Dresser un portrait des chercheurs postdoctoraux canadiens a révélé que ces chercheurs en début de carrière étaient « généralement satisfaits de l’état de leur milieu de recherche ».

Leur position bureaucratique, leur situation financière et leurs perspectives de carrière sont cependant une autre affaire. De nombreux répondants ont indiqué qu’ils « aimeraient être traités comme des employés et recevoir des avantages sociaux et une rémunération correspondant à leur travail et à leur expérience ». De plus, indique le rapport, les postdoctorants veulent se voir offrir « des possibilités de perfectionnement professionnel appropriées et pertinentes ».

Ces possibilités sont nécessaires parce que « la plupart des postdoctorants canadiens considèrent leur poste comme un tremplin » vers une carrière de professeur, malgré le fait que la plupart « n’obtiendront pas de postes de professeur ». Les quatre cinquièmes des répondants disent qu’ils aspiraient à l’origine à des carrières universitaires en recherche, et 69 % ont déclaré au sondage que cela demeurait leur objectif.  En raison de cette « vision tunnel académique » face à une pénurie importante de postes universitaires permanents, les postdoctorants « recherchent et reçoivent [une formation] conçue pour les préparer à des carrières universitaires que peu obtiendront ; la formation postdoctorale comprend rarement les compétences professionnelles nécessaires pour réussir dans des contextes non universitaires », déplore le rapport.

Fidèle à son sous-titre, l’enquête fournit un portrait détaillé de la population postdoctorale du Canada, une image qui reflète étroitement ce que nous savons sur leurs homologues au sud de la frontière. Âgés de 34 ans en moyenne, 69 % des répondants sont mariés ou en couple de longue durée et un tiers sont des parents. Les femmes représentent près de la moitié du répondant. Plus de la moitié de la population postdoctorant provient de l’étranger, 15 % étant des immigrants reçus (l’équivalent canadien des résidents permanents) et 38 % des titulaires d’un visa de travail. La moitié d’entre eux ont obtenu leur doctorat dans d’autres pays que le Canada. « En bref, les postdoctorants sont des adultes : au milieu de leur vie, mais au début de leur carrière. »

Mais ces adultes sont confrontés à la rigueur économique. Seulement le tiers gagnent plus de 45 000 dollars canadiens par année et « bon nombre d’entre eux n’ont pas accès aux régimes de soins de santé ou de soins dentaires de leur établissement ou ne sont pas admissibles aux cotisations d’assurance-emploi et de pension ». La majorité des postdoctorants considèrent que leur salaire est inadéquat, et 70% pensent de cette façon à propos de leurs avantages sociaux. Leur situation économique dans son ensemble est dans « un besoin urgent d’amélioration », indique le rapport.

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