The Globe and Mail : La culture coopérative unique du Canada est une aubaine pour l’innovation technologique

Divers centres technologiques au Canada sont souvent appelés Silicon Valley North. Tout comme la Californie, les régions nordiques comme Halifax, Waterloo, Vancouver et d’autres offrent des concentrations de retombées, de startups et de talents et de capital de risque qui les soutiennent. Mais alors que nous sommes aux prises avec des politiques d’innovation au Canada – et que nous semblons souvent essayer de reproduire les pratiques de nos voisins du Sud – je pense qu’il est important de noter nos différences. Notre culture entrepreneuriale a ses propres forces uniques.

Le Canada a un esprit de collaboration distinct dans l’établissement de possibilités d’affaires pour les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises en démarrage. Dans le monde concurrentiel des affaires, nous ne nous arrêtons souvent pas pour prendre note de quelque chose d’important dans notre pays : travailler ensemble est une caractéristique déterminante de nos centres d’innovation.

Vous pouvez voir cette tendance dans les consortiums. Il y en a beaucoup au Canada, établis pour promouvoir le transfert des connaissances entre les universités, les entreprises et le gouvernement, et pour aider les PME canadiennes à atteindre le prochain niveau de croissance. Les chercheurs universitaires s’associent non seulement à l’industrie, mais travaillent également côte à côte avec de multiples partenaires commerciaux – même des concurrents – pour co-développer des technologies. C’est un modèle qui favorise les PME en leur donnant un accès abordable aux meilleurs talents en recherche, et il résout les problèmes en aidant les gens du même domaine à les aborder ensemble.

Par exemple, le CRIBIQ est un consortium de Québec qui fait la promotion de projets de recherche collaboratifs sur les bioprocédés et les produits biosurisés. Récemment, il a favorisé une relation entre Atrium Innovation, une grande entreprise de produits de santé naturels, Fruit d’Or, l’un des plus grands producteurs de canneberges biologiques au Canada, et Nutra-Canada, une PME spécialisée dans les extraits de fruits, de légumes et de médicaments. En collaboration avec les chercheurs de l’Institute of Nutrition and Function Foods (INAF), ces entreprises travaillent à développer et à commercialiser de nouveaux extraits de canneberges qui peuvent créer des produits de consommation innovants. Tous les participants en profiteront, et le projet devrait avoir l’avantage supplémentaire d’augmenter potentiellement la production de canneberges du pays.

Un exemple similaire se trouve dans MEDTEQ, un consortium pour la recherche industrielle et l’innovation en technologie médicale. Cette organisation a réuni une entreprise mondiale de dispositifs médicaux avec une entreprise privée canadienne appelée Spinologics et des chercheurs de l’École de Technologie Supérieure à Montréal. Ensemble, ils développent un logiciel de simulation 3D révolutionnaire qui aidera les chirurgiens à planifier plus efficacement les chirurgies de la colonne vertébrale et à obtenir de meilleurs résultats pour les patients. Chaque organisation n’aurait jamais pu atteindre ce résultat individuellement ; cela n’a été possible que grâce à leurs efforts combinés.

Les consortiums peuvent en être un exemple. Mais même sans eux, les PME canadiennes peuvent trouver de nombreuses avenues de soutien collaboratif qui peuvent les aider à faire croître leur entreprise. Des initiatives comme les collaborations entre l’industrie et le milieu universitaire de Mitacs, le service de conciergerie du Programme d’aide à la recherche industrielle (PARI) du Conseil national de recherches du Canada et l’incubateur technologique d’Ericsson Garage relient les entreprises à des co-collaborateurs et à d’autres soutiens. À Mitacs, nous avons récemment travaillé avec le Parc métropolitain de haute technologie du Québec, le premier parc technologique du Canada, pour faciliter un partenariat entre le géant international des cosmétiques Lise Watier et SiliCycle Inc., un fabricant canadien de produits de spécialité à base de silice. Alliant leur expertise, les deux entreprises prévoient mettre sur le marché canadien de nouveaux cosmétiques à base de silice.

Ce que cette collaboration équivaut à une volonté de partenariat qui est inégalée ailleurs dans le monde, y compris dans la Silicon Valley. Il y a un appétit unique au Canada pour trouver un terrain d’entente, partager les forces et aller de l’avant sans avoir l’impression que votre entreprise est en quelque sorte désavantagée si vous vous associez à un concurrent.

Les Canadiens ont leurs propres circonstances convergent pour créer quelque chose au-delà de ce qui s’est passé ailleurs. Nos talents hautement qualifiés, nos niveaux d’imposition compétitifs, notre société ouverte et notre qualité de vie – un classement de 2016 des villes mondiales qui a placé Vancouver au cinquième rang, Toronto au 16e rang, à Ottawa au 18e rang et à Montréal au 23e rang – ne sont pas les seuls avantages que nous devons célébrer. Notre « belle » tendance canadienne à coopérer nous donne également un avantage concurrentiel. Notre environnement commercial n’est pas le silicium. Ses opportunités sont en or.

Par : Eric Bosco

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