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Les consommateurs affluent peut-être dans les magasins pour acheter des masques chirurgicaux afin de se prémunir contre le coronavirus - en nettoyant les étagères des magasins partout au Canada - mais est-ce vraiment le meilleur plan d’action préventive ?
Selon nos recherches, la réponse est non. Ce que la plupart des gens ne réalisent pas, c’est que les masques actuels sont limités lorsqu’il s’agit de prévenir la transmission. En fait, s’ils ne sont pas utilisés ou jetés correctement, les masques chirurgicaux peuvent en fait augmenter le risque de transmission du virus.
Pourtant, bien qu’ils aient leurs limites, les masques chirurgicaux et les respirateurs N95/N99 sont actuellement le meilleur système de défense que nous ayons pour la protection personnelle.
Toutefois, pour être efficaces, ils doivent être utilisés correctement. Par conséquent, il est essentiel que le grand public soit informé de leur utilisation appropriée ainsi que de leurs limites. Sinon, les gens pourraient contribuer sans le savoir à la propagation de virus tels que le coronavirus et la grippe.
Le problème avec les masques chirurgicaux est qu’ils ne fournissent une protection que contre les grosses gouttelettes chargées de coronavirus, alors que des gouttelettes porteuses de virus beaucoup plus petites appelées aérosols peuvent pénétrer à travers les masques. Les respirateurs N95/N99 sont plus efficaces pour filtrer les petits aérosols, mais n’ont pas la respirabilité des masques chirurgicaux, sont plus coûteux et ne sont pas réalistes pour un usage grand public.
La vérité est que ni le masque ni le respirateur ne sont capables de tuer un virus. Une fois contaminés, les virus peuvent vivre à la surface du filtre pendant des heures et jusqu’à une semaine, et risquent de se propager à d’autres surfaces lorsque les masques sont manipulés.
Étant donné que les gens se touchent le visage toutes les quatre minutes en moyenne, l’une des principales causes de transmission de maladies infectieuses est nos mains. Les gouttelettes infectieuses à la surface d’un filtre de masque peuvent être rapidement transmises aux mains et rejetées dans l’environnement.
Notre expérience antérieure du SRAS, de la grippe aviaire, de la grippe porcine et du MERS a renforcé la conviction mondiale que la prochaine pandémie est inévitable et, pour la contenir, l’OMS recommande le recours à des mesures de protection respiratoire ainsi qu’à un vaccin. En l’absence d’un vaccin – qui peut prendre plus de six mois à développer – les gens sont grandement exposés au risque d’infection. La nécessité d’un masque antiviral ou d’un filtre respiratoire simple mais efficace est considérée comme essentielle pour prévenir la propagation des maladies infectieuses.
C’est pourquoi mon équipe – financée par Mitacs, un organisme national sans but lucratif qui favorise la croissance et l’innovation au Canada – a entrepris de créer une solution plus efficace, qui devrait être disponible sur le commerce au cours des 18 prochains mois.
En collaboration avec Ilaria Rubino, chercheuse à Mitacs, nous avons mis au point un revêtement de sel qui peut être appliqué sur les masques chirurgicaux et les respirateurs pour tuer efficacement les virus. Lorsque des gouttelettes liquides de toute taille entrent en contact avec le revêtement, le sel se dissout dans le liquide et commence à s’évaporer. Au fur et à mesure que le sel cristallise pendant le processus d’évaporation, les cristaux se développent et s’affûtent, détruisant le virus avec leurs bords pointus.
Compte tenu de la pénurie et du coût élevé des appareils respiratoires pendant les épidémies pandémiques, un filtre de désactivation du virus peut être un élément essentiel d’une réponse rapide au contrôle et à la prévention des maladies.
Jusqu’à ce que de meilleures solutions soient en place pour contrôler la propagation des virus, il est important de garder à l’esprit les conseils suivants lorsque vous portez un masque :
Il est essentiel de maximiser la sécurité publique grâce à l’utilisation appropriée des masques jusqu’à ce que les technologies de prochaine génération soient introduites. À ce moment-là, je crois que les innovations en matière de protection respiratoire seront en mesure de contribuer à la sécurité nationale et mondiale en comblant les lacunes dans la performance des appareils, les systèmes de santé publique, l’infrastructure de la chaîne d’approvisionnement et les politiques.