The Hill Times : L’économie canadienne a besoin de travailleurs ayant des expériences d’apprentissage mondiales

Dans une chronique publiée récemment dans le Hill Times, Perrin Beatty et Paul Davidson ont soutenu que le Canada doit améliorer son jeu lorsqu’il s’agit de mettre en contact les étudiants de niveau postsecondaire avec des expériences d’apprentissage internationales.

« Dans notre monde en évolution rapide, ont-ils écrit, les employeurs canadiens ont besoin de travailleurs qui sont culturellement conscients, résilients et adaptables , qualifiés dans la résolution de problèmes, la communication et le travail d’équipe. Ce sont toutes des compétences acquises grâce à des expériences internationales.

À Mitacs, nous ne pouvions pas être plus d’accord et nous ferions pression pour ce genre d’échange plusieurs étapes plus loin.

La plupart des Canadiens qui ont étudié à l’étranger vous diront que les avantages s’étendent bien au-delà de leur apprentissage formel, car ils leur ont donné des occasions exceptionnelles d’enrichir leurs réseaux personnels et professionnels ainsi que leur compréhension de l’économie mondialisée.

En d’autres termes, les bénéfices exceptionnels de l’apprentissage mondial sont potentiellement encore plus riches et plus texturés que nous ne l’imaginons, et nos objectifs politiques devraient refléter les opportunités à saisir ici.

Au cours de la dernière décennie et demie, nous avons vu des preuves claires des avantages de fournir un pont entre les principaux établissements universitaires et le monde des affaires. Nos programmes offrent des avantages nettement réciproques : les étudiants acquièrent une expérience de première main précieuse pour relever des défis industriels réels, tant au Canada qu’à l’étranger, tandis que les organisations partenaires, y compris de nombreuses entreprises en démarrage, appliquent les connaissances et l’expertise que ces jeunes apportent pour trouver des solutions et des approches novatrices à leurs besoins.

En fait, les programmes internationaux de Mitacs offrent aux étudiants canadiens l’occasion de participer à des stages à l’étranger dans des entreprises du secteur privé. Ils acquièrent ces expériences de travail dans des divisions étrangères de multinationales canadiennes, comme Teck Resources. Au cours de la dernière année, les stagiaires de Mitacs ont également bénéficié de travailler à l’étranger pour des entreprises étrangères, comme la SNCF ou Eurovia, toutes deux en France, et ils reviennent avec une expérience, des connaissances et une maîtrise culturelle significatives.

Les possibilités existent également au-delà du monde à but lucratif. Par exemple, Camille Warbington, candidate au doctorat en écologie à l’Université de l’Alberta, a récemment travaillé en Ouganda pour recueillir des données sur les espèces subsahariennes des milieux humides qui éclaireront l’autorité nationale responsable de la faune sauvage dans l’élaboration de plans de gestion de la durabilité.

Nous sommes tout à fait conscients du fait que les entreprises internationales ont un appétit pour les talents canadiens dans de nombreux domaines différents. Mitacs a récemment commencé à travailler avec Inverted AI, une entreprise qui a été créée pour déménager une entreprise du Royaume-Uni, afin de mettre sur pied et d’élargir son équipe à Vancouver afin de profiter de la ville en plein essor. De façon plus générale, de telles possibilités offrent aux étudiants canadiens qui ne peuvent pas aller à l’étranger une exposition aux cultures, aux compétences et aux stratégies d’affaires utilisées par les entreprises internationales.

Bien qu’il y ait beaucoup de diversité dans ce genre d’appariements, le dénominateur commun revient à un point clé que Beatty et Davidson ont soulevé dans leur chronique, qui est l’importance des expériences éducatives mondiales. Il est certainement vrai que certains étudiants universitaires trouveront un moyen d’accéder à des programmes d’études à l’étranger qui satisfont un intérêt ou une passion personnelle, mais qui ne sont peut-être pas directement liés à une expérience de recherche ou à un objectif de carrière. Grâce à des stages internationaux, nous pouvons élargir le bassin de participants pour inclure ceux qui veulent que leurs diplômes universitaires se concentrent principalement sur des activités très tangibles liées au diplôme et des possibilités liées au travail. Et pour les étudiants des cycles supérieurs, ce type d’expérience peut jouer un rôle clé dans la transition de la vie universitaire sur le marché du travail.

Bien que les avantages de ces possibilités puissent être transformationnels pour les étudiants, il y a aussi un sentiment croissant d’urgence pour le Canada de prendre des mesures. La diversification est essentielle à la prospérité du Canada. Alors que le pays cherche à développer des relations commerciales au-delà de nos partenaires traditionnels, il est clair que les secteurs axés sur la technologie et l’innovation stimuleront la productivité et produiront les emplois créateurs de richesse du 21e siècle. Les entreprises qui génèrent ces nouvelles formes d’activité économique sont, de par leur nature même, mondiales en perspectives et en profil ; ils recherchent le talent partout où ils peuvent le trouver. C’est pourquoi il est si crucial de nourrir une génération de jeunes avec de vastes perspectives.

Plus précisément encore, le volume croissant de stages à l’échelle mondiale renforcera invariablement l’écosystème d’innovation du Canada, qui s’étend maintenant des campus universitaires aux incubateurs, accélérateurs, entreprises en démarrage, fonds de capital de risque, équipes de recherche et développement d’entreprise et, depuis l’an dernier, les supergrappes établies par le gouvernement fédéral.

Aucune de ces organisations et institutions ne fonctionne dans autre chose qu’un environnement international. La recherche scientifique, le transfert de technologie, le développement de brevets – toutes ces activités ont peu de respect pour les frontières. Il est donc logique que les jeunes qui se laissent aller à la poursuite de telles vocations soient dotés d’une compréhension aiguë et expérientielle de l’interdépendance d’une économie mondialisée.

En 2017, comme le notent Beatty et Davidson, le Groupe d’étude sur l’éducation mondiale a publié un rapport, que Mitacs a aidé à éclairer, appelant les décideurs canadiens à élaborer une stratégie cohérente pour augmenter considérablement les ressources nécessaires pour offrir des expériences éducatives internationales à un plus grand nombre d’étudiants universitaires, comme cela se fait maintenant dans de nombreux pays de l’OCDE.

Nous sommes tout à fait d’accord avec l’appel à l’action et nous exhortons les décideurs fédéraux à établir explicitement le lien crucial entre les objectifs louables du rapport et l’évolution des stratégies d’innovation et de commerce du Canada. Ce faisant, nous offrirons des expériences d’apprentissage inestimables à une génération de jeunes qui fonctionneront comme des citoyens du monde dans un pays dont l’avenir dépend si directement de l’innovation.

Alejandro Adem est chef de la direction et directeur scientifique de Mitacs, un organisme sans but lucratif qui travaille avec des universités, des entreprises et les gouvernements fédéral et provinciaux pour concevoir et offrir des programmes de recherche et de formation afin de soutenir l’innovation industrielle et sociale au Canada. Il est également professeur de mathématiques à l’Université de la Colombie-Britannique.

Source : The Hill Times

 

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