Vancouver Sun Op-Ed – Rouleau du tapis rouge pour les étudiants étrangers

 

La baisse de la fécondité, conjuguée à des retraites plus longues, nous pose un défi démographique. Nous sommes confrontés à une pénurie nationale prévue de plus d’un million de travailleurs qualifiés d’ici 2025. Notre capacité à faire face à cette crise imminente définira notre société pour les décennies à venir.

Comment allons-nous faire face à cela ? Bien qu’il soit crucial d’accélérer la formation nationale, l’immigration doit jouer un rôle central. Déjà, 75 p. 100 de la croissance de la main-d’œuvre au Canada est attribuable à l’immigration et passe à 100 p. 100 au cours de la prochaine décennie. Comme l’a fait remarquer le ministre de l’Immigration, Jason Kenney : « L’économie du Canada après la récession exige un niveau élevé d’immigration économique pour maintenir la vigueur de notre économie. »

D’autres pays font face à des défis similaires, nous devons donc être de plus en plus stratégiques pour répondre à nos besoins en main-d’œuvre. Les immigrants qualifiés font face à des défis bien caractérisés pour réussir. Les étudiants étrangers, par contre, surmontent en grande partie ces défis : au cours de leurs études, ils obtiennent des titres de compétences canadiens, acquièrent une maîtrise d’une langue officielle et établissent des réseaux professionnels et personnels au Canada. Avec environ 50 pour cent des étudiants internationaux qui prévoient rester et travailler au Canada, l’accélération du recrutement d’étudiants internationaux est une stratégie efficace pour l’immigration économique. Et les 50 pour cent qui ont l’intention de partir ? Ils occupent souvent des postes de direction au sein d’entreprises ou de gouvernements dans leur pays d’origine, ce qui accroît les liens économiques et diplomatiques du Canada.

Il existe d’autres arguments immédiats convaincants en faveur de l’éducation internationale. Aujourd’hui, 3,7 millions d’étudiants de niveau postsecondaire étudient à l’étranger, ce qui devrait atteindre sept millions d’ici 2025. Le Canada a accueilli plus de 218 000 étudiants étrangers de tous les niveaux l’an dernier. Ils ont injecté 6,5 milliards de dollars dans l’économie canadienne, soit plus que des exportations de bois de conifères ou de charbon. Plus de 300 millions de dollars par année en revenus gouvernementaux et 83 000 emplois canadiens sont directement attribuables à l’éducation internationale, qui est maintenant l’exportation no 1 du Canada vers la Chine, l’exportation no 2 vers la Corée du Sud et la no 4 vers l’Inde.

Le Canada a connu une croissance importante de l’éducation internationale, doublant le nombre d’étudiants au cours de la dernière décennie, mais nous suivons les principaux acteurs – les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et l’Australie. Mais le Canada a des avantages distincts : nous avons la réputation méritée d’être ouverts et sûrs ; abritent de grandes communautés d’immigrants ; nos universités se classent parmi les meilleures au monde ; et nous avons des liens économiques et culturels bien établis avec les pays de l’Asie-Pacifique, une source en croissance rapide d’étudiants internationaux.

Il est temps d’avoir une stratégie nationale coordonnée pour le recrutement d’étudiants internationaux.

La Colombie-Britannique est un modèle de réussite canadienne. Avec 13 pour cent de la population du Canada, il attire 28 pour cent des étudiants internationaux du Canada, le recrutement augmentant à un taux quatre fois supérieur à la moyenne nationale. L’éducation internationale est l’un des cinq principaux secteurs d’exportation, générant 1,8 milliard de dollars par année en activité économique et soutenant 21 000 emplois à temps plein. C’est le plus grand secteur commercial avec l’Inde, l’Arabie saoudite et le Mexique, et dans les trois premiers avec le Brésil, Hong Kong, la Corée du Sud, Taïwan et la Chine. La première ministre Christy Clark devrait miser sur ce succès lors de son prochain voyage en Inde et en Chine.

Le véritable défi, cependant, est de placer le Canada au premier plan dans l’esprit des étudiants, de leurs professeurs et de leurs familles. Les stratégies de recrutement traditionnelles, telles que les foires de l’éducation, ciblent bien une large base d’étudiants. Nous devons également tendre la main aux étudiants exceptionnels qui sont la base de la main-d’œuvre du savoir. Les bourses Vanier et Banting, bien que limitées en nombre, peuvent être présentées à des étudiants dans des pays cibles. Des programmes proactifs de recrutement et de marketing comme Mitacs Globalink, qui ciblent les meilleurs étudiants internationaux pour les stages de recherche d’été dans les universités canadiennes, affichent d’excellents résultats à la fois pour le recrutement et pour rehausser notre profil à l’étranger.

Nous devons appuyer les efforts déployés par les étudiants pour s’établir et les aider à faire la transition vers des immigrants économiques canadiens prospères.

Une stratégie nationale sur l’éducation internationale aidera à résoudre la pénurie de main-d’œuvre imminente tout en produisant des avantages économiques immédiats. La Colombie-Britannique est en position de force pour faire preuve de leadership. Les avantages à court et à long terme pour l’économie et notre capacité de résoudre nos défis démographiques font qu’il est dans notre intérêt de bien faire les choses.

Le Dr Arvind Gupta est chef de la direction et directeur scientifique de Mitacs, un réseau de recherche national axé sur la mise en relation de chercheurs universitaires en mathématiques avec des entreprises afin de résoudre des défis du monde réel. Il est également professeur d’informatique à l’Université de la Colombie-Britannique.

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