Rapport

Il pourrait manquer un élément clé aux universités lorsqu’elles encouragent l’entrepreneuriat

Les Canadiens lancent environ 80 000 nouvelles entreprises chaque année[1], et en ce qui concerne les mesures internationales de l’entrepreneuriat, le Canada se classe au troisième rang. [2] Nous sommes un pays où 98 pour cent des entreprises sont de petite et moyenne taille (et pour la plupart de petite taille),[3] avec certains des taux les plus élevés d’entrepreneuriat de démarrage dans l’OCDE. [4] L’entrepreneuriat joue un rôle essentiel dans l’économie canadienne, en aidant à stimuler l’innovation et la productivité.

Alors que la précarité de l’emploi, les technologies perturbatrices et une économie en évolution influent sur nos façons de vivre et de travailler, l’expérience de travail ou de lancement d’une entreprise en démarrage peut aider les Canadiens à développer des compétences, une expérience et une résilience qui peuvent s’avérer importantes. Il n’est donc pas surprenant que les universités encouragent les étudiants à compléter leurs compétences universitaires par une expérience entrepreneuriale.

Dans une certaine mesure, l’accent mis sur l’entrepreneuriat n’est pas nouveau. Les écoles de commerce enseignent l’entrepreneuriat comme matière depuis des décennies. Mais, de plus en plus, les universités mettent l’accent sur de nouvelles initiatives qui mobilisent directement les étudiants tout au long du processus entrepreneurial, de l’élaboration d’une idée d’entreprise à l’expansion de leurs propres entreprises.

Concilier la culture des universités et celle de l’entrepreneuriat est un défi et peut provoquer une dissonance cognitive. Après tout, les universités sont de grandes institutions avec des systèmes de gouvernance complexes qui peuvent être lents à réagir, avec des silos profondément enracinés entre les facultés et les départements. L’entrepreneuriat, en revanche, exige une approche rapide, prenant des risques et s’appuyant sur de multiples disciplines.

Lorsque nous avons réuni des intervenants pour discuter du rôle des universités dans les écosystèmes de l’entrepreneuriat, nous avons entendu dire que la mesure dans laquelle les universités réussissent à développer une culture de l’entrepreneuriat – en s’orientant vers des approches interdisciplinaires plus adaptées – peut dépendre de l’établissement. Certains étaient d’avis que les universités plus anciennes et plus traditionnelles peuvent avoir plus de difficultés que celles qui ont une plus longue histoire d’engagement communautaire et d’approches expérimentales de l’éducation.

Même au sein des universités, la mesure dans laquelle les facultés adoptent l’entrepreneuriat peut varier d’une université à l’autre. Les étudiants en génie et en informatique ont tendance à adopter facilement les programmes d’incubateur, par exemple. Mais les facultés telles que la médecine ou la dentisterie, malgré l’innovation technologique constante dans leurs domaines, semblent plus lentes à adopter l’entrepreneuriat dans le cadre de l’expérience éducative.

Bien sûr, le développement d’une culture entrepreneuriale sur un campus universitaire est un processus continu, et il n’y a pas d’entente au Canada sur la façon de mesurer la mesure dans laquelle une université peut être considérée comme « entrepreneuriale ». Il n’y a pas non plus d’accord sur ce qu’est réellement une « culture entrepreneuriale » (alors prenez cet article de blog avec un grain de sel). Comme nous l’ont dit les intervenants, il s’agit plus d’un état d’esprit ou d’une atmosphère que d’un ensemble de mesures.

Et, établir une culture entrepreneuriale n’est pas simple. Construire un bâtiment d’apparence cool et lui donner un nom flashy ne le remplit pas automatiquement d’étudiants et de professeurs engagés et entreprenants. Au cours de nos discussions avec les intervenants, nous avons constaté qu’il semble y avoir un large consensus sur le fait que les initiatives d’entrepreneuriat réussies reçoivent l’adhésion de tous les niveaux de l’université, des étudiants aux cadres supérieurs. Et selon la portée et les objectifs de l’initiative, la collaboration avec des partenaires de la communauté dans son ensemble peut également avoir un impact car l’université alimente - et bénéficie - du soutien à l’entrepreneuriat dans une ville ou une région.

Ce qui est clair, c’est que l’entrepreneuriat sur les campus canadiens est plus qu’une mode. Alors que les universités cherchent des moyens créatifs et réactifs de doter les étudiants de compétences et d’expérience pour une main-d’œuvre en évolution, il sera intéressant de voir si les cultures apparemment juxtaposées des universités et de l’entrepreneuriat peuvent devenir plus alignées.

Pour en savoir plus sur ce domaine d’intérêt croissant pour les universités, lisez notre plus récent rapport, Entrepreneurs sur le campus : Soutien universitaire aux entreprises en démarrage.

 


 

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Mitacs

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